Kaspersky, société spécialisée dans la cybersécurité et la protection de la vie privée numérique, vient de publier son étude sur la télésanté, qui a connu une expansion sans précédent durant la pandémie Covid-19. Elle a interrogé 99 prestataires de services médicaux dans 12 pays européens, dont la France. Les professionnels de santé sont conscients des incroyables opportunités que représente la télésanté, mais mettent en exergue la nécessité de bien protéger les données.
La situation sanitaire mondiale en 2019-2020 a fait évoluer la façon dont le grand public perçoit la médecine et plus particulièrement la télémédecine. Les organismes se sont adaptés à cette nouvelle donne, si bien qu’ils sont aujourd’hui 56 % à prévoir d’augmenter leurs investissements dans la télémédecine et les soins à distance. La télémédecine est également au centre de la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé, alors que la stratégie #MaSanté2022 doit être mise en œuvre cette année. En France, la transition vers la télémédecine s’est plus fortement accélérée pendant la pandémie qu’au cours des dix années précédentes.
Kaspersky a interrogé des responsables sanitaires du monde entier afin de connaître l’avancée de la transformation numérique du secteur et les problèmes à résoudre, afin de créer un monde où chacun aurait accès rapidement à des soins de qualité pour un prix abordable. La téléconsultation est considérée comme un plus dans l’univers du soin mais les patients ne sont pas encore prêts à sacrifier le présentiel. 92 % des organisations médicales disposent déjà de services de télémédecine, et 44 % d’entre elles (66 % en France) ont commencé à les utiliser à la suite de la pandémie. Dans le même temps, 43 % des sondés ont déjà été confrontés à des patients refusant d’utiliser ces services pour des raisons de sécurité.
65 % des responsables européens interrogés, c’est au cours des cinq prochaines années que la télémédecine apportera la plus grande plus-value au secteur. Elle offre un cadre pratique et intéressant : disponibilité immédiate, réduction des contaminations entre les patients et le personnel soignant, possibilité de traiter plus de personnes en moins de temps…
Un gain de temps, d’effort et d’argent….
Il faut un certain temps pour que ces aspects positifs soient intégrés à la pratique médicale. Le remplacement du rendez-vous en présentiel par la téléconsultation sera plus facilement accepté dans certains pays que dans d’autres. En Europe, 40,5 % des organismes reconnaissent que la plupart de leurs patients trouvent la téléconsultation plus pratique et donc plus intéressante. En France, ils ne sont qu’un tiers (33 %) à être de cet avis, alors même que la pandémie et la désertification médicale plaident en faveur de la télémédecine. Parmi les autres avantages de cette pratique, citons le gain de temps, d’effort et d’argent apporté par les nouvelles technologies, ou encore la possibilité de consulter un spécialiste reconnu.
Ces aspects, couplés à la situation sanitaire mondiale, ont accru la demande de services à distance par les patients, tous âges confondus. Contrairement au stéréotype de la personne âgée réticente aux nouvelles technologies, seulement 48 % des organismes européens indiquent que la majorité de leurs patients en téléconsultation ont moins de 50 ans.
Le service de prédilection en Europe est le suivi à distance de la santé du patient par des dispositifs connectés (47 %), suivi par la télémédecine synchrone avec interaction (44 %). Cette dernière inclut une phase de communication en temps réel avec les patients (par chat ou visioconférence) puis un suivi à distance via une application ou un objet connecté (montre etc.), par exemple. Suit ensuite la technologie de télémédecine asynchrone, sans interaction, avec des données stockées et transmises entre patients et professionnels de santé pour laquelle les données du patient sont collectées et stockées dans une plateforme de cloud sécurisée, en vue de leur utilisation par un professionnel de santé
… mais des craintes relatives à la sécurité des données sensibles
Malgré cela, 66 % des professionnels de santé répondants ont déjà eu des patients refusant de parler à un soignant par visioconférence, et 43 % ont vu des personnes refuser la télémédecine pour protéger leurs données ou leur vie privée. Parmi les autres raisons invoquées figurent la défiance globale vis-à-vis de la télémédecine (19 %), le refus d’être en vidéo (28 %) et l’absence d’équipement adéquat (21 %).
Les patients ne sont pas les seuls à s’inquiéter pour leur vie privée : 76 % des organismes de santé européens interrogés déclarent que des membres du personnel se sont inquiétés quant à la protection des données des patients lors des téléconsultations, et seulement 31 % des sondés ont confiance dans les mesures de sécurité prises.
« La confiance est un des piliers du secteur médical. Aujourd’hui, alors que de plus en plus d’établissements médicaux misent sur la technologie et le numérique pour renforcer leur offre de services, les patients veulent avoir l’assurance que leurs données médicales seront bien protégées. Autrement dit, le niveau de confiance dans le secteur est directement corrélé à la capacité des organismes à garantir la sécurité des données sensibles collectées, partagées et stockées » souligne Evgeniya Naumova, Executive Vice President, Corporate Business, Kaspersky. « La rapidité et la complexité des évolutions font de la santé un secteur plus intéressant aux yeux des cybercriminels. Il est maintenant temps pour les acteurs de la santé d’inscrire la cybersécurité en haut de leurs priorités. Ils ont tout intérêt à évaluer l’état actuel de leurs défenses afin d’adopter la solution et les outils les plus pertinents. Ils contribueront ainsi à créer un avenir où la distance et les craintes de piratage ne seront plus des obstacles, un monde où chacun a droit à des soins médicaux de qualité ». L’étude confirme l’importance de la sécurité dans la télémédecine, pour les organismes de santé comme pour les patients. Kaspersky a d’ailleurs établi une liste de recommandations pour aider les établissements de santé à atteindre un niveau de cybersécurité élevé.