La révolution digitale en marche sur le marché de l’épargne laisse libre cours à différentes fintechs de développer des approches innovantes, rompant avec les méthodes traditionnelles et faisant des épargnants des acteurs plus actifs et responsables de leurs investissements. A ce titre, la fintech Nalo a élaboré un modèle d’assurance-vie se voulant performant, accessible et attractif, au plus près des projets de vie des investisseurs. Pour ce faire, elle mise sur l‘automatisation à outrance des processus, tout en maintenant une plus-value humaine lorsque nécessaire.
« Réinventer l’assurance-vie en personnalisant l’investissement par projet de vie » : telle est la formule choc employée par Guillaume Piard, président-fondateur de Nalo, pour vanter sa méthode. Interviewé sur Le Revenu TV, il a défini trois piliers sur lesquels repose l’offre de Nalo en matière d’assurance-vie :
- Proposer un contrat unique qui contienne en son sein plusieurs allocations d’actifs, définies selon les différents projets de vie des investisseurs
- Automatiser au maximum les processus
- Réduire au maximum les frais
Un renversement de concepts
La solution Nalo emploie exclusivement des robo-advisor pour ce qui relève de la personnalisation et du pilotage des investissements. Pour ce faire, Nalo découpe le patrimoine du foyer en autant de projets de vie, chacun de ces projets débouchant sur une allocation d’actifs adaptée, le tout regroupé en un unique contrat, ce qui permet de considérablement simplifier le parcours de souscription. « C’est ce que nous appelons de la gestion multi-projets dans un seul contrat d’assurance-vie, un concept unique en France sur le marché, » commente Guillaume Piard. En effet, d’ordinaire la majorité des gérants ouvrent un contrat d’assurance-vie pour chaque projet. De son côté, Nalo offre la possibilité de répartir dans un même contrat différents projets ne répondant pas à la même temporalité, par exemple :
- Une partie dédiée à une épargne de précaution
- Une autre pour épargner en vue d’une acquisition immobilière
- Le reste à placer pour un projet retraite, avec un horizon à très long terme
Ce concept est né en partie de la propre expérience de Guillaume Piard : « Ma propre banque m’envoie régulièrement des emails m’incitant à contacter mon conseiller bancaire pour évoquer mes projets de vie. Mais lorsque j’appelle, celui-ci me parle en réalité de produits financiers et non pas de mes projets de vie. J’ai constaté l’absence de lien entre ce dont me parle ma banque et la façon dont j’ai envie de vivre ma vie. »
Ainsi la fondation de Nalo il y a quatre ans a visé à renverser le raisonnement : l’investisseur est invité en premier lieu à évoquer ses projets de vie et c’est à partir de là que des produits d’investissement adaptés lui seront proposés. La classification traditionnelle de l’individu en profil d’investisseur (équilibré, prudent, dynamique…) est elle aussi renversée : « ce n’est pas l’investisseur qui est prudent ou dynamique, mais son projet de vie. On n’investit pas de la même façon en vue d’un achat immobilier d’ici deux ou trois ans que pour un complément retraite, » souligne Guillaume Piard. Des algorithmes prévus à cet effet suivent les différentes poches du contrat tout au long de la vie du client. Il revient à ce dernier de régulièrement mettre à jour sa situation et ses projets de vie sur son profil, la gestion automatique de ses portefeuilles s’adapte alors à ces changements pour optimiser les placements. Guillaume Piard souligne la flexibilité de cette méthode et son intérêt en termes fiscaux : « comme toutes les poches sont au sein du même contrat, on peut faire évoluer les projets facilement en basculant d’une poche à une autre, en annuler une ou en créer une autre, le tout au sein d’un seul contrat donc sans frottement fiscal ».
Le choix de l’automatisation généralisée pour des frais réduits
Véritable cheval de bataille pour Nalo et son président, la réduction des frais, celle-ci passant par une automatisation totale de la gestion des portefeuilles : « les frais sont le sujet le plus important pour créer de la performance. Or avec les gérants traditionnels, plus les périodes sont longues, moins les gérants arrivent à créer de la valeur ajoutée. Les performances retombent alors au niveau de celles du marché, sauf que les frais prélevés reviennent à rendre ces performances inférieures au marché. »
Pour Nalo, l’équation est simple : éliminer les frais au maximum revient à générer davantage de performance. Pour ce faire, la start-up assume clairement son choix d’automatiser tous les processus de gestion où l’intervention humaine est jugée inutile. Des trackers de type ETF sont ainsi utilisés, ceux-ci se bornant à « reproduire la performance des marchés tout en coûtant 5 à 10 fois moins cher que des OPCVM traditionnels, » souligne Guillaume Piard. Cette solution offre aussi plus de réactivité dans la gestion quotidienne des allocations d’actifs, la performance d’un sous-jacent étant reproduite à l’identique. « Les mathématiques financières ont déjà permis d’automatiser depuis des décennies la gestion, les allocations d’actif et la recherche de portefeuilles adaptés : tous les marchés s’en servent, » explique encore le fondateur de Nao, rappelant que ces méthodes d’investissement ont déjà été recommandées par plusieurs Prix Nobels d’Économie, comme Harry Markowitz ou Eugene Fama.
Tous les processus de middle-office sont donc automatisés. En revanche, Nalo se défend de tout procès en déshumanisation : « la dimension humaine est utile pour rassurer le client et le conseiller dans certains cas complexes, » rappelle Guillaume Piard. Un service client est donc bel et bien disponible par téléphone, la Fintech assurant que les investisseurs bénéficieront d’interlocuteurs expérimentés dans la gestion de fortune pour les accompagner et les orienter : « nous recentrons l’humain là où il est utile, et nous automatisons tout le reste à travers des algorithmes qui fonctionnent très bien. » Cela a le mérite d’être clair.
Résultat des courses, Nalo revendique des tarifs deux fois moins cher que les acteurs traditionnels du secteur en matière d’assurance-vie : les frais de versement, d’arbitrage et de retrait sont réduits à néant. Il en va de même pour les rétrocessions et les frais d’entrée, inexistants voire jugés absurdes par le président de Nalo qui ne mâche pas ses mots : « le principe des frais d’entrée est aberrant : quand on vient investir de l’argent, il est anormal de payer d’entrée des frais alors qu’il ne s’est encore rien passé ! »
Concrètement, Guillaume Piard annonce des frais annuels à hauteur de 1,65 % tout compris, incluant donc les frais d’assurance au moyen d’un partenariat avec Generali.
Un modèle qui bouscule les acteurs traditionnels
Depuis le lancement de son offre commerciale en 2018, Nalo compte environ 250 millions d’euros sous gestion et plus de 10 000 clients, tout en bénéficiant d’une forte croissance annuelle propre aux Insurtechs. Naturellement, seul le temps pourra confirmer la pérennité du modèle. En attendant, il est certain que l’offre de Nalo et le positionnement assumé de ses dirigeants bousculent largement le secteur et constituent une réponse inédite aux nouvelles demandes exprimées par les investisseurs, leur proposant une stratégie de gestion par projets : « Pour créer de la performance, il faut d’abord savoir ce qu’on veut faire de son argent plus tard, mais aussi veiller attentivement à deux paramètres : les frais et la fiscalité. Il est nécessaire d’élaborer une stratégie patrimoniale prenant en compte la fiscalité du foyer maintenant et aussi à long terme, » souligne Guillaume Piard.
En clair, l’image du « banquier-magicien », du conseiller financier capable de flairer les bonnes affaires en prend un sacré coup. Sans langue de bois, Hugo Bompard, cofondateur et directeur scientifique de Nalo, estime qu’il est « impossible de prédire les variations du marché. Personne ne peut savoir comment vont se comporter les cours : par conséquent, payer un gestionnaire qui va tenter d’acheter au plus bas et de revendre au plus haut revient à payer quelqu’un pour jouer au loto à notre place. »
En automatisant toutes les tâches et en réduisant strictement l’apport humain aux situations où celui-ci représente une réelle plus-value, Nalo assume également une réponse forte à l’enjeu de plus en plus prégnant de la complémentarité, du bon équilibre à trouver entre l’homme et la machine au bénéfice des investisseurs. La Fintech étudie d’ores et déjà la possibilité de commercialiser d’autres produits comme le PEA par exemple, tout en restant fidèle à ce principe : « Nalo est un conseiller financier en ligne conçu pour investir mieux sans s’investir plus. »