Après plusieurs mois de rumeurs, l´annonce est tombée : ING se retire du marché français de la banque en ligne. Une décision qui intervient après une revue stratégique de son activité sur le territoire français menée depuis 6 mois. Les résultats financiers négatifs de ces dernières années ainsi que le contexte économique difficile ont participé à cette décision. Attardons-nous sur les raisons de cette décision et les conséquences pour ses clients.
Que s´est-il passé ? Il y a t-il un avenir pour les banques en ligne ?
Engagée dans une profonde restructuration, ING a annoncé le 21 décembre dernier dans un court communiqué, se retirer du marché français de la banque en ligne. Arrivé en 2000, ING s´est rapidement fait connaître grâce à son livret Epargne Orange et son fameux taux à 5%. Aujourd´hui, les taux se sont effondrés et ce « super livret » ne rémunère plus que 0,01% et son plafond a été abaissé à 100.000 euros.
ING France justifie cette décision par le contexte actuel de taux bas. « La Banque centrale européenne applique des taux d’intérêts négatifs : les sommes déposées par les banques de la zone euro sont taxées à -0,5 %. Autrement dit, elles doivent payer pour déposer de l’argent », indique la banque. En effet, la BCE avec comme objectif de garantir le maintien de la stabilité des prix à moyen terme et une inflation inférieure à 2% mène depuis 2011 une politique d´abaissement des taux d´intérêts auprès des banques commerciales.
De plus, le marché de la banque en ligne fait face à une concurrence acharnée et reste périlleux pour ses acteurs où seuls 7% des français possèdent leur compte principal dans une banque en ligne. En effet, à ce jour seul Fortuneo est bénéficiaire, alors que Boursorama s´en rapproche et qu’Orange Bank accuse près de 643M de perte depuis 2007. A l´échelle mondiale, 2020 a vu Sesame, Feratum et d´autres cesser leurs activités. D´une manière générale, les investissements tendent à aller davantage vers les néo-banques telles que Lydia ou Revolut pour ne citer qu´elles.
Lourde de conséquences, cette décision engendre la suppression de 460 postes et à cela s’ajoute la clôture de plus de 300 000 comptes d´épargnes.
Que vont devenir les clients de la banque en ligne d’ING France ?
ING France fait le tri dans son portefeuille clients. Depuis l’été, des milliers de livrets d’épargne ont fait l’objet d’une fermeture de compte, a indiqué vendredi le groupe néerlandais. Seuls les clients français titulaires d’un Livret épargne orange (LEO), et n’ayant aucun autre compte au sein de l’établissement, sont concernés. Aucun Livret A ne sera clôturé, précise ING.
L’association de défense des usagers bancaires France Conso Banque évalue à 300 000 le nombre de comptes concernés. « ING cherche à se débarrasser de ses comptes les moins rentables avant de vendre son portefeuille clients », déplore Michel Guillaud président de l’association France Conso Banque.
Même si le voile n’est pas encore levé sur un éventuel repreneur, plusieurs candidats semblent intéressés pour reprendre le portefeuille de clients de la banque en ligne, soit plus d’un million de clients particuliers à l’heure actuelle. Un portefeuille de clients de qualité puisque bon nombre de clients particuliers avaient souscrit à des offres de crédits, d’assurances-vie ou d’épargne au sein de la banque en ligne.
Pour autant, pour les clients, pas d´inquiétudes à se faire sur le devenir des avoirs étant donné qu´il s´agit d´un choix stratégique et non d´une faillite. Les clients bénéficient du mécanisme européen de garantie sur leurs dépôts (comptes courants, LEO, comptes espèces des comptes titres et PEA) à hauteur de 100 000 euros par déposant. Les avoirs sur les Livrets A et les LDDS sont, eux, garantis à 100% par l’Etat français. Enfin, l’argent placé sur les assurances vie n’est pas détenu par ING, mais par l’assureur Generali, et reste couvert par le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) à hauteur de 70 000 euros par personne.