Les prochaines Rencontres du Risk Management se tiendront à Deauville du 2 au 4 février 2022. Olivier Wild, président de l’AMRAE a profité de la conférence de presse pour faire le point sur le marché de l’assurance et notamment sur les contrats de cyber-assurance.
« Le marché de l’assurance ne répond plus à la demande des entreprises qui vont devoir trouver de nouveaux modèles » souligne Olivier Wild. Les gestionnaires de risques doivent donc faire évoluer leur offre.
Vers une Fédération des Captives d’Assurances
L’Association pour le management des risques et des assurances de l’Entreprise souhaite ainsi créer une Fédération des Captives d’Assurances. Le principe d’une captive est de créer une mutuelle d’assurances, régulé comme un assureur normal, propre à un groupe, éventuellement à l’échelle mondiale. Chaque entité du groupe paye une prime à la captive comme elle le ferait à un assureur extérieur au groupe. La captive n’a pas vocation à faire de bénéfice et les éventuelles surprimes retournent donc aux entités du groupe. Une surévaluation des primes ou des risques n’a donc pas d’effet fiscal durable. L’outil fait d’ailleurs l’objet d’une importante législation que l’AMRAE espère voir allégée, beaucoup de reporting aux autorités de contrôle n’ayant guère de sens dans le contexte d’une mutualisation de risques au sein d’un seul groupe.
La cyber-assurance en retrait
L’AMRAE s’intéresse particulièrement à la cyber-assurance. « Nous sommes en retrait par rapport à il y a cinq ans où les assureurs se bousculaient pour en vendre » regrette Oliver Wild. Les risk managers ont le sentiment d’avoir été floués par les assureurs. « Aujourd’hui, les contrats sont vidés de leur substance… quand ils sont toujours proposés. Les tarifs explosent tandis que les risques acceptés par les assureurs se réduisent comme peau de chagrin avec d’innombrables clauses d’exclusion et des franchises colossales. De plus en plus souvent, l’offre de cyber-assurance n’est même plus proposée. Les entreprises ont construit une stratégie avec, d’un côté, une politique d’investissement sur la cybersécurité mais aussi, de l’autre, un filet de sécurité, la cyber-assurance. « Le marché de la cyber-assurance n’existera peut-être plus l’an prochain » s’inquiète Olivier Wild. Il ne s’agit, pour l’assureur, même plus d’un problème de prix, qui avait pourtant beaucoup augmenté, mais de capacité à accepter de couvrir un risque.
A l’occasion des Rencontres, l’AMRAE s’intéressa aussi aux atouts et aux risques du numérique et notamment à l’usage de la data au service de la gestion des risques.
Source : Article de Bertrand Lemaire sur cio-online.