Le podcast Asia Insurtech concerne aujourd’hui la société indonésienne Rey et son PDG, Evan Tanotogono. Il énonce sa vision sur la révolution des soins de santé en Indonésie avec son entreprise et les raisons pour lesquelles des dirigeants d’assurance créent leur propre insurtech.
Qu’est-ce que l’insurtech Rey ?
Rey se considère comme un nouveau type d’assurance prenant la forme d’un médecin de famille. L’entreprise pense qu’un produit assurantiel peut apporter une meilleure expérience en offrant des services de santé complets et en améliorant la qualité de vie.
L’insurtech est le premier fournisseur d’assurance santé et d’assurance vie en Indonésie et a créé une plateforme technologique servant d’écosystème de soins de santé intégré. Contrairement aux produits traditionnels, Rey se concentre sur la qualité et le bien-être des membres en étant transformationnel et non transactionnel.
Rey a été lancée en 2021 et son équipe a le même objectif : réinventer et démocratiser l’assurance santé et l’assurance-vie en Indonésie.
Quel est le point de vue de son PDG ?
Evan Tanotogono pense que la situation du Covid-19 a modifié toute la compréhension de l’assurance et notamment la partie sur les soins de santé. Les individus se rendent de plus en plus compte de l’importance d’être bien assurés pour éviter des frais élevés.
Ils ont donc changé leurs habitudes et les garderont même si la pandémie venait à disparaître ou du moins, à être moins dévastatrice. En effet, une fois le thème de l’assurance connu, le niveau de compréhension ne change pas.
Les insurtechs ne sont pas les seuls à se développer, des acteurs de la santé et de la technologie dans ce domaine font également leur entrée. Une interconnexion s’effectue entre tous les points d’une manière rapide et fluide.
Toute la chaîne de valeur de l’assurance est bouleversée, que ce soit au niveau de la conception du produit, de la tarification ou du règlement des sinistres. De plus, l’optimisation du bien-être est un élément qui permet de réduire les coûts des deux côtés, de celui de l’assureur comme celui de l’assuré.
Que développe-t-il avec Rey ?
Rey examine comment les personnes pourraient être incitées à adopter un mode de vie plus sain, par exemple avec un système de récompenses. Celles qui sont axées sur leur bien-être ont moins de chances d’aller à l’hôpital, d’y passer beaucoup de jours et d’être contraintes à prendre des médicaments.
Le PDG estime que Rey est un perturbateur du début à la fin et non un distributeur ou un courtier, du fait que l’entreprise prenne en considération tout l’écosystème de la santé et en désire faire payer moins cher le consommateur final.
Vendre une assurance plus facilement et avec des fonctionnalités disponibles à tout moment est son but ultime. C’est tout le processus qui change et qui est plus flexible. Il est simple de se connecter à divers appareils pour suivre ses pas, analyser son état corporel et ses symptômes ou encore bénéficier d’un rappel d’hydratation. Tous ces aspects doivent donner envie aux futurs assurés de passer par Rey pour se protéger.
En quoi la technologie aide-t-elle ?
Les divers moyens technologiques permettent de connaître les individus de très près. Les données sont examinées pour émettre un avis sur l’état de santé de l’utilisateur.
Par la suite, les cotisations peuvent diminuer ou des récompenses peuvent être offertes en fonction du cas. De même, des produits sont exclusivement créés pour répondre à des demandes précises comme le domaine des maladies plus graves ou tout simplement pour s’adapter aux besoins quotidiens de chacun.
Ainsi, c’est un cercle vertueux qui se dessine plus finement, à mesure que les jours avancent et que les informations s’enrichissent. Rey a d’ailleurs une relation très étroite avec Kata.ai, une entreprise indonésienne d’intelligence artificielle qui se concentre sur l’amélioration des interactions entre les humains et les machines.
De même, l’insurtech travaille avec Google Health et utilise les données pour aider les médecins, par exemple, afin qu’ils puissent émettre un diagnostic plus rapide et plus précis.
Quelle est la suite de l’aventure Rey ?
Rey possède déjà des soins primaires dans sa plateforme, mais désire améliorer cet aspect.
De même, outre le fait que la société a une pharmacie en ligne, des éléments autour du bien-être, et rembourse les médicaments prescrits, d’autres composantes sont ou vont être développées.
Elle vient aussi de signer un accord à long terme avec AXA pour créer un produit d’assurance santé exclusif et est donc en phase de conception. Comment ? En tirant parti de leurs données et de leurs analyses, ainsi que de leur expertise opérationnelle. En échange, l’assureur met en place un produit qui est adapté à l’écosystème et aux flux de santé que possède Rey.
L’insurtech ne collabore qu’avec des prestataires de soins de santé agréés pour garantir la meilleure qualité. Ces derniers doivent aussi prouver qu’ils sont développés au niveau des moyens technologiques et que ce sont des experts dans leur domaine.
Pourquoi les dirigeants lancent-ils des insurtechs ?
Le PDG de Rey énonce aussi que mettre en place trop d’indicateurs clés de performance au sein des institutions peut faire perdre de la vitesse en termes de développement des activités. Il prend l’exemple d’un compteur de voiture où certains éléments nous échappent si nous nous axons trop sur lui.
De ce fait, quelques dirigeants désirent expertiser des projets de manière plus rapide et avec moins de barrières. Ils ont de forts avantages, à savoir leur expérience au sein de grands groupes et l’ensemble de leur connaissance. C’est ce que Evan a d’ailleurs réalisé, il a souhaité prendre les rênes et fonder son propre organisme.
Enfin, son rêve avec son insurtech est de transformer les risques assurantiels en protecteurs de l’économie et d’améliorer le mode de vie des individus. Aussi, il désire que 50 à 100 millions de personnes en Indonésie soient assurées dans les prochaines années, ce qui représente entre 18 % et 36 % de la population totale.