La généralisation du télétravail et la crise sanitaire ont durablement changé les rapports entre les entreprises et leurs personnels. Si des personnes ont souffert de perdre les interactions sociales propres à la vie au bureau, d’autres au contraire y ont vu un progrès en matière de qualité de vie au travail. Aujourd’hui, un strict retour au « monde d’avant » professionnel semble impossible. Au contraire, un nouveau pacte social employeur-employé se dessine, accordant une large place à la flexibilité horaire, à l’autonomie et l’épanouissement. Naturellement, le secteur de l’assurance n’échappe pas à ce changement de paradigme : c’est notamment le cas du groupe Alptis qui vient d’adopter une charte relative au télétravail, s’intégrant dans un dispositif global visant à favoriser le bien-être des collaborateurs et l’efficacité collective.
Le télétravail développe la responsabilisation de chacun
La nouvelle charte entrée en vigueur le 1er novembre dernier chez Alptis permet au personnel de bénéficier jusqu’à 3 jours de télétravail par semaine, dans la limite de 10 jours par mois. Ce dispositif se base naturellement sur le volontariat et reste conditionné à la possibilité que les missions des collaborateurs puissent réellement être effectuées à distance. En revanche, l’ensemble des salariés peuvent en bénéficier quel que soit leur statut, en CDD ou en CDI, à temps plein ou à temps partiel.
Si l’expérience acquise avec la crise sanitaire a naturellement compté dans l’élaboration de ce dispositif, Alptis indique qu’en réalité, la réflexion sur le sujet avait été amorcée bien en amont de la pandémie de Covid-19 ayant engendré des confinements successifs. L’assureur a mené plusieurs phases de test depuis 2017, y compris donc dans des circonstances où le télétravail n’était pas imposé et généralisé de fait.
Directeur Talents et Culture d’Alptis, Bruno Vialard assume clairement le positionnement du groupe en la matière. Si cette mesure vise à améliorer le bien-être et l’autonomie d’organisation des salariés, il ne manque pas de souligner par ailleurs le gain obtenu pour l’employeur, dans le cadre d’un accord gagnant-gagnant : « en favorisant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, [le télétravail] permet un travail plus efficace, tout en améliorant aussi la qualité de vie des salariés. Il diminue la fatigue et le stress, liés notamment aux transports. Le télétravail nous amène également à faire évoluer nos modes de management, en développant la responsabilisation de chacun et en favorisant des pratiques plus collaboratives. »
Le bien-être au service de la performance collective
Cette annonce en faveur du télétravail chez Alptis s’inscrit en réalité dans un dispositif plus global visant à favoriser le bien-être et l’efficacité collective, à travers différentes actions concrètes, notamment en proposant au personnel des activités vectrices à la fois de détente et de stimulation sociale et intellectuelle.
Ainsi depuis le début de l’année, l’assureur a organisé 25 ateliers bien-être et santé destinés à ses collaborateurs, aussi bien en présentiel qu’en distanciel sur des thématiques telles que le jardinage, le yoga, la marche nordique… Près de 400 participants ont été recensés pour l’ensemble des ateliers organisés.
Dans le même temps, diverses rencontres et conférences culturelles ont été proposées au personnel à travers « les vendredis de la Connaissance » : sur un rythme bimestriel, les collaborateurs ont accès depuis début 2021 à des « temps de découverte et de respiration/inspiration » sur des sujets variés de culture générale, animés par des intervenants (les secrets de la mémoire, la communication non verbale, les liens qui nous rattachent aux autres…).
Une évolution des modes de travail
Outre ces initiatives visant à aérer l’esprit de ses collaborateurs, le groupe Alptis a également entamé une réflexion sur l’organisation du travail en tant que telle, afin de faire évoluer les pratiques et le management. Une équipe dédiée nommée OTOP (Organisation et Transformation Opérationnelle) travaille ainsi à faire changer les modes de travail au sein de l’entreprise, dans le cadre d’un programme nommé « Cultivons nos pratiques collaboratives ». Cette démarche vise à améliorer la dynamique collective tout en veillant aux conditions individuelles de travail.
Ainsi parmi les actions concrètes mises en œuvre, de nouvelles règles d’organisation des réunions ont été décidées. Celles-ci devront désormais se tenir de préférence entre 9h et 18h, à l’exception du vendredi après-midi où elles sont fortement déconseillées. Les vendredis sont désormais davantage consacrés à l’échange et à la réflexion, notamment dans le cadre des « vendredis de la Connaissance. » L’enchaînement des réunions est également à éviter, une pause de 15 mn minimum étant demandée entre deux réunions. La directrice générale d’Alptis Marie Soyer Content confirme « l’ambition de faire d’Alptis une entreprise à énergie positive, où le plaisir de travailler ensemble rime avec l’efficacité. »
Vers un nouveau pacte social dans les entreprises ?
L’exemple d’Alptis illustre ce bouleversement des pratiques et des mentalités, accéléré par la pandémie. Marie Soyer Content rappelle que ces actions s’inscrivent « dans un projet d’entreprise global, en lien avec le plan stratégique Symbiose 2023 », vaste plan triennal de développement que le groupe Alptis a présenté au mois de mars dernier. Dans le contexte actuel, le concept du VUCA développé par la NASA prend toujours davantage d’ampleur : le monde dans lequel nous vivons se montre de plus en plus volatile (V), incertain (Uncertain), complexe (C) et ambigu (A). Face à cette instabilité, de nombreuses entreprises, à l’image d’Alptis, ont préféré prendre les devants afin de conforter leur personnel, le responsabiliser en lui laissant plus d’autonomie tout en renforçant l’aspect collaboratif de l’organisation du travail.
Un nouveau pacte social serait-il en train de se dessiner ? C’est en tout cas ce qu’esquisse Marie Soyer Content : « Au-delà du volet opérationnel, le développement [du télétravail] va de pair avec une évolution des usages, qui doit s’accompagner d’une réflexion sur le plan des ressources humaines, de l’immobilier, de l’organisation de nos espaces de travail. Nous devons nous interroger sur les modalités du travail d’équipe, sur la façon de garder une forte cohésion au niveau interne. »