Heïdi Salazar, fondatrice du cabinet de courtage Dolce Vita, et de l’incubateur pour courtiers, partage régulièrement sur L’assurance En Mouvement, son quotidien professionnel, ses convictions et parfois ses humeurs.
Nous l’entendons dans chaque conversation, elle est dans tous les esprits et sur toutes les lèvres, elle anime une partie de nos esprits, il s’agit bien évidement de l’entrée en vigueur de la loi sur l’autorégulation du courtage d’assurance au 1er avril 2022. Le Décret n° 2021-1552 du 1er décembre 2021 relatif aux modalités d’application de la réforme du courtage de l’assurance et du courtage en opérations de banque et en services de paiement, vient d’être publié.
Il est donc étrange de constater que plusieurs associations candidates à l’habilitation ACPR pour devenir organisme agréé d’autorégulation, contactent depuis plusieurs mois déjà les courtiers pour les faire adhérer !!! L’adhésion à partir du 1er avril 2022 sera valable et applicable pour les cabinets créés en 2022, pour les professionnels en exercice avant cette date, l’adhésion sera effective en 2023… et pas avant !
Courtiers soyons vigilants et rappelons aussi souvent que nécessaire les fondamentaux de cette loi et son application.
Les associations d’autorégulation habilitées par l’ACPR auront pour objet le contrôle et l’accompagnement des acteurs du courtage. Ces associations n’auront pas de rôle de représentativité de la profession. La représentativité est, et restera du ressort des syndicats et fédérations professionnelles.
La redistribution des cartes impulsée par l’entrée en vigueur de l’autorégulation, doit nous pousser à la réflexion sur la représentativité professionnelle. Quels sont les familles de courtiers, comment sont-ils représentés, quelles sont leurs attentes, quelles sont les actions à mener, qui décide du plan d’action, qui dessine l’avenir du courtage, comment se structure la représentativité dans sur un marché en totale mutation ?
Il y a donc de nombreuses questions à poser aux courtiers, le grand courtage, les grossistes, mais également les courtiers dits de proximité qui représentent 89% de la population de courtiers.
La grande famille du courtage a le devoir de répertorier et d’entendre les besoins des trois catégories. Toutes ces catégories de courtiers ont leurs raisons d’être, leurs équipes et leurs spécificités. Il est évidement que les problématiques quotidiennes et règlementaires ne s’appliquent pas de la même façon au sein de ces trois catégories.
Aujourd’hui, grand nombre de mes consœurs et confrères évoquent la douleur ressentie par un manque de représentativité, un manque d’écoute, une absence totale de considération et bien souvent de la « condescendance » des acteurs de la capitale envers les acteurs de proximité.
Les acteurs du courtage et la richesse qu’ils rassemblent ne pourront perdurer que si un projet collectif est écrit ensemble en respectant les contraintes qui nous sont posées mais surtout en respectant nos spécificités qui font la richesse de notre profession.
Les associations d’autorégulation ne doivent pas venir chevaucher nos syndicats professionnels qui à mon sens doivent capitaliser sur cette évolution pour mener des actions factuelles répondant à des attentes fortes des adhérents.
Les associations d’autorégulation contrôlent, les syndicats représentent !
L’engagement pour notre profession peut se faire de différentes façons. Dans notre quotidien en expliquant au plus grand nombre notre métier, mais également en adhérant à un syndicat professionnel et pour les plus téméraires en devenant membre actif de ces structures.
Tout outil existant peut être investit, utilisé, amélioré dans le but unique de faire rayonner notre profession dans toute sa diversité. Nos métiers de courtiers ont de l’avenir et du talent, à nous de dessiner la route que nous voulons prendre et de construire ensemble le courtage de demain.
Heïdi Salazar Fondatrice de DOLCE VITA Groupe et de l’incubateur à courtier DOLCE VITA Incubateur. Contributrice experte L’assurance En Mouvement