Afin de mieux décrypter le comportement d’épargne des Français, Altaprofits a fait réaliser comme l’an dernier par l’institut IFOP un « Baromètre de l’Epargne en France et en régions[1] ». La publication du baromètre s’avère ainsi riche d’enseignements, à la suite d’une année 2020 marquée par la crise sanitaire qui s’est doublée d’une crise financière. Cette année particulière a ainsi modifié à divers titres les comportements des Français, même si un certain nombre de tendances générales sont restées stables. Un des principaux intérêts du baromètre est aussi d’avoir établi des résultats différenciés selon les catégories d’âges interrogées, mettant en lumière quelques enseignements importants, voire surprenants.
Les principaux enseignements généraux à retenir du baromètre
- Plus de huit Français sur dix possèdent au moins un produit d’épargne dans un établissement bancaire ou financier : une proportion stable par rapport à l’an dernier.
- Pour la moitié des épargnants, l’épargne a vocation avant tout à faire face aux imprévus : seulement un quart d’entre eux épargne dans une optique plus volontariste. Le caractère hors-norme de la crise vécue en 2020 n’est sans doute pas étranger à ce résultat. En outre dans leur grande majorité (78%), les épargnants français éprouvent une aversion au risque, privilégiant la sécurité au rendement.
Parmi les personnes privilégiant tout de même les produits comportant un risque, les hommes, cadres et dirigeants d’entreprise sont surreprésentés, ainsi que les personnes ayant des revenus mensuels supérieurs à 4000€ nets. A noter que de fortes disparités ont été observées en fonction de l’âge : comme nous allons le constater plus loin, les jeunes générations sont plus enclines au risque et à l’idée d’épargner pour financer un projet.
- Pour une majorité des épargnants français (56%), la crise sanitaire a eu un impact sensible sur le montant épargné par rapport à l’année dernière. 31% des épargnants ont ainsi moins épargné, tandis que 25% ont davantage épargné.
Au-delà des montants épargnés, ce sont aussi les comportements d’une proportion importante de la population qui ont subi l’impact de la crise sanitaire. Près d’un tiers des épargnants ont en effet déclaré que la crise avait modifié leur comportement, qu’il s’agisse des projets envisagés, du type de produits choisi ou même simplement du temps passé à s’informer et se renseigner sur la gestion financière. D’après Altaprofits, « ce constat témoigne de l’ampleur des conséquences économiques de la crise actuelle, au regard de la très courte échelle de temps considérée. »
- Plus du quart des Français (28%), après avoir été informés du principe du dispositif, déclarent avoir l’intention de souscrire un Plan Epargne Retraite (PER). Particulièrement prononcé chez les jeunes générations, cet intérêt montre la préoccupation grandissante de la population à anticiper sa retraite et à ne pas se reposer sur le système classique par répartition.
- Enfin, il est à noter que 40% des épargnants expriment le besoin d’être davantage conseillés au sujet de leur gestion. Paradoxalement, les catégories les plus en demande de conseils sont celles que l’on aurait plus identifier comme les plus autonomes en la matière : cadres supérieurs, revenus élevés, dirigeants d’entreprise… Ce sont au contraire les moins diplômés et les catégories les plus modestes qui estiment plus largement ne pas avoir besoin de conseils.
Des résultats surprenants selon les catégories d’âge : les Millenials[2] pensent déjà à leur retraite !
Au-delà de ces résultats généraux, l’autre enseignement majeur de ce baromètre est celui de la forte disparité des comportements en fonction des catégories d’âge, au point de bousculer certaines idées reçues. Ces résultats ont amené Altaprofits à communiquer spécifiquement sur les comportements propres aux jeunes générations.
A commencer par le rapport des jeunes avec la retraite : presque un Millenial sur deux envisage de souscrire à un Plan Epargne Retraite (PER), alors que sur l’ensemble des Français, le pourcentage tombe à 28%. Contrairement à une époque où la perception d’une retraite semblait aller de soi, les personnes tout juste rentrées dans la vie active aujourd’hui se préoccupent déjà de leur retraite, symptôme de l’incertitude des temps qui courent. Signe de prévoyance, les jeunes actifs intéressés par le PER ont déclaré comme motivation première l’idée de disposer d’un complément de revenu, devant l’idée de bénéficier d’une déduction d’impôts.
« Entre le financement de la retraite par répartition et son financement par capitalisation encouragée pour le Gouvernement, on voit bien dans ce sondage la prise de conscience générale de la nécessité de préparer sa retraite. Ce qui est encore plus marqué chez les jeunes pour qui cette nécessité est une évidence ; ils ont raison car le secret d’une bonne préparation est l’épargne longue », commente Stellane Cohen, Présidente d’Altaprofits.
Les moins de 35 ans ne sont ni dépensiers, ni imprévoyants !
D’après le baromètre, 95 % des moins de 35 ans placent de l’argent, et 82 % d’entre eux possèdent un ou plusieurs produits d’épargne, soit autant que leurs aînés de 50-64 ans sur ces deux aspects.
Outre leur prise de conscience en matière de retraite, 50% d’entre eux épargnent au moins une fois par mois, sachant que leur motivation première consiste en la réalisation d’un projet à long terme, principalement un achat immobilier.
Enfin, être prévoyant n’empêche pas le goût du risque : les moins de 35 ans se montrent davantage intéressés que leurs aînés par les produits d’épargne risqués, si ceux-ci peuvent leur permettre d’obtenir un gain plus important.
En fin de compte, ces différents enseignements ne devraient pas manquer d’alimenter une prise de conscience des établissements bancaires et des conseillers financiers : la demande de conseils est réelle de la part d’épargnants disposant des moyens d’investir davantage, mais n’osant pas franchir le pas, se sentant insuffisamment accompagnés. Un vrai travail reste à faire pour mieux informer le public des solutions alternatives à l’épargne de précaution, à l’image du produit structuré qui permet à l’investisseur de connaître au préalable ses gains potentiels tout en assumant un risque mesuré. Enfin, ces résultats pourraient pousser les différents établissements à retravailler et améliorer leurs offres dédiées aux jeunes actifs, ceux-ci étant prêts à investir sur le long terme et à préparer dès maintenant leur plan retraite.
[1] Baromètre réalisé du 19 au 26 avril 2021 auprès d’un échantillon de 2400 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon al méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par un questionnaire auto-administré en ligne.
[2] La Génération Y ou dite des Millennials comprend les personnes âgées de 26 à 40 ans (nées entre 1980 et 1995).