Traders, banquiers et assureurs ont pris place à la célèbre COP 26, le 3 novembre dernier. Le constat a été posé : la transition mondiale vers la neutralité carbone coutera entre 100 et 150 mille milliards de dollars jusqu’en 2050.
Le secteur financier qui a désormais son jour dédié à la COP 26, se place comme le seul en capacité de déplacer les flux de financement depuis les industries polluantes vers une économie durable.
D´un côté, la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, qui compte 450 acteurs financiers internationaux, a promis d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. De l´autre, des Etats qui prennent des engagements forts.
Focus donc sur ces deux partis pris qui ont marqué cette 3eme journée de la COP 26.
- La finance attendue au tournant pour le climat
En 2015, lors de la COP 21, alors que l’attention était presque exclusivement portée sur les états membres de l’ONU qui ont dû proposer des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre, cette COP 26 place le secteur financier au cœur des débats.
Force est de constater qu´il faut aller plus loin pour s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat qui vise à limiter à 2°C le réchauffement, à Glasgow, le 3 novembre dernier, les gérants d’actifs, les banques et les investisseurs se sont réunis.
Deux choses à retenir de cette journée : - Le Royaume- Uni annonce son ambition de décarboner la finance britannique en renforçant, d’ici à 2023, ses exigences envers les institutions financières britanniques et les compagnies cotées qui devront publier des plans de transition détaillés
- La Glasgow Financial Alliance for Net Zero a annoncé avoir atteint 450 membres pour un total de 130 000 milliards d’actifs sous gestion et être en mesure de mobiliser 100 000 milliards de dollars de financement pour la transition dans les trente ans.
Ces annonces se traduiront d´une part par la réduction des émissions carbones des portefeuilles d’investissement mais également par la mesure de ces émissions.
Pour cela, les professionnels de la finance ont vocation à développer une nouvelle forme d’expertise alliant compétences financières et compréhension fondamentale des scénarios de réchauffement climatique et de leurs impacts.
Les Etats, source de confiance pour les investisseurs
La transition écologique a un cout estimé à 100 et 150 mille milliards de dollars jusqu’en 2050. Pour cela, les entreprises doivent mettre en place des plans de transition solides et les États, des politiques prévisibles. Cela donnera à la finance, la confiance pour investir.
Les deux premiers jours de la COP ont également été marqués par quelques annonces fortes des Etats :
· Une centaine de pays qui regroupent à eux tous plus de 85 % des forêts de la planète, s´engagent à stopper et inverser la déforestation d´ici 2030. Cette déclaration commune représente un investissement de 19,2 milliards de dollars et concerne entre autre la forêt tropicale du bassin du Congo ou encore la forêt amazonienne au Brésil.
·Une centaine de pays ont souscrit au « Pacte global pour le méthane », une initiative conjointe des États-Unis et de l’Union européenne. Objectif : réduire de 30 % d’ici à 2030 leurs émissions de ce gaz à effet de serre. Des investissements dans le secteur pétrolier, de l´agriculture ou du traitement des déchets (qui représentent à eux seuls plus de 40% des émissions) sont à venir.
· Une quarantaine de pays se sont engagés à abandonner le charbon pour produire leur électricité d’ici à 2030 pour les principales puissances économiques, et d’ici à 2040 pour les pays les plus pauvres. Cet accord inclut 23 pays s’engageant à éliminer le charbon pour la première fois tels que la Pologne, le Vietnam ou le Chili.
· A plus petite échelle, le plan climat annoncé par le gouvernement flamand prévoit l’interdiction de vente de véhicules personnels à moteur à combustion ou de livraison à partir de 2029.
Reste encore quelques zones d´ombres : là où les investisseurs ont besoin de politiques communes et définies, des pays comme la Chine, la Russie et l’Inde (responsables d’environ 35 % des émissions de méthane), n’ont pas rejoint ce Pacte mondial pour le méthane. Autre exemple, l´Indonésie qui se rétracte de ses engagements pour la déforestation deux jours après les avoir pris.
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