Lancé en 2019, le collectif du Pacte du Pouvoir de vivre rassemble à ce jour 64 organisations (syndicats, associations, ONG) visant à proposer un modèle de société plus juste et écologique. Avec l’élection présidentielle en ligne de mire, le collectif a dévoilé le 5 novembre un ensemble de 90 propositions portant sur une multiplicité de sujets économiques, sociaux et environnementaux. Les mesures touchant à la santé et l’autonomie y ont naturellement leur place : la Mutualité Française, membre fondateur du Pacte, confirme son engagement dans cette démarche.
Lorsque le Pacte du Pouvoir de vivre a dévoilé ses propositions, la plupart de ses promoteurs ne s’en cachaient pas : « Nous voulons peser dans cette campagne présidentielle », a ainsi affirmé le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger[1]. Régulation de l’e-commerce, doublement du chèque-énergie, encadrement des loyers, instauration d’un revenu minimum garanti : les grands principes ayant fondé le collectif sont ainsi assortis de propositions très concrètes.
Le domaine de la santé au sens large constitue logiquement une problématique majeure parmi les sujets abordés. Tout en affirmant son soutien à l’ensemble des 90 propositions du Pacte, la Mutualité Française s’engage dans son communiqué à défendre les mesures répondant aux enjeux de notre système de santé, aux questions de l’autonomie, de la solidarité intergénérationnelle et de la démocratie en santé.
A ce titre, la Mutualité Française évoque en particulier les 3 propositions suivantes :
Garantir un accès à la santé et aux professionnels de santé
« Pour garantir un accès à la santé et aux professionnels de santé, il faut former plus de personnels et favoriser leur installation dans les territoires où les besoins sont les plus criants, en particulier dans les zones rurales ou de montagne, mais aussi dans de nombreux quartiers populaires. Cela passe aussi par une responsabilisation des communautés professionnelles territoriales de santé, une plus grande coopération entre les acteurs hospitaliers, les centres de santé et les libéraux, une révision profonde du financement des hôpitaux et une revalorisation des objectifs nationaux de dépense de l’assurance maladie (ONDAM). »
Bâtir une politique publique du grand âge et de la perte d’autonomie dotée d’un financement pérenne et autonome
« Vieillir en bonne santé est un enjeu pour chacune et chacun d’entre nous : aux incertitudes liées à notre santé s’ajoutent celles de notre autonomie ou encore de notre capacité financière à choisir notre cadre de vie. C’est pourquoi le Pacte du pouvoir de vivre propose de bâtir une politique du grand âge et plus largement de l’autonomie à tous les âges de la vie. Cela nécessitera de décloisonner les secteurs du grand âge et du handicap. Cette politique devra être structurée conformément aux droits inaliénables des personnes et prioritairement autour de la liberté de choisir son lieu de vie, en étant accompagné à la hauteur de ses besoins évolutifs, de la logique de prévention et d’accompagnement, et de la lutte contre l’âgisme. De plus, rien ne sera possible sans une forte revalorisation des métiers de l’Humain dont la pénurie actuelle met en danger les solidarités essentielles au pays. »
Mettre en place une conférence nationale des solidarités intergénérationnelles, confiée au CESE
« Les textes budgétaires concernent l’ensemble de la société et doivent donc faire l’objet d’un dialogue pour privilégier une approche globale, d’intérêt général et ainsi tendre vers un consensus citoyen. Le Pacte du pouvoir de vivre propose donc un temps d’échange annuel organisé par le CESE, créant les conditions d’un dialogue avec le gouvernement sur ses orientations souhaitées en matière sociale. Les différents acteurs pourraient ainsi faire part de leur analyse et formuler des demandes ou des propositions, en s’appuyant sur les orientations livrées par le gouvernement. »
De beaux projets en perspective, visant à remettre la question sociale au cœur de la campagne présidentielle qui ne fait que commencer. Il reste à voir comment se positionneront les différents candidats et quelle priorité sera accordée à ces sujets dans leurs programmes. « Cette démarche collective illustre notre conviction commune : mettre en place des solutions qui allient l’écologie, la justice sociale et la démocratie » explique Eric Chenut, président de la Mutualité Française.