La carte bancaire, un objet qui fait partie intégrante de notre vie et qui a un réel impact sur la planète. Alors que la plupart d’entre elles ont une durée de vie de trois ans, elles représentent 400 tonnes de déchets créés chaque année en France lorsqu’elles arrivent à expiration. Conscientes que cette forme de moyen de paiement aurait besoin de devenir totalement durable, les banques françaises ont, pour la plupart, sauté le pas.
Alors où en est-on sur le sujet des cartes bancaires écoresponsables ? Quels efforts sont encore à fournir pour rendre la carte bleue totalement verte ?
La carte bancaire plus durable a de beaux jours devant elle
Que ce soit en PVC recyclé, en amidon de maïs, en bois ou encore en plastique des océans, les innovations pour rendre la carte de paiement plus durable ne manquent pas. « Il y a un engouement considérable des banques » sur le sujet, relève Amélie Tournant, responsable de la stratégie services bancaires et paiement de Thalès, qui a livré environ 30 millions de cartes responsables depuis 2019.
Le pionnier est Le Crédit Agricole en 2014 avec la première carte bancaire faite en amidon de maïs. Malheureusement, leur manque de robustesse a eu raison du projet, mais bonne nouvelle, la banque proposera une nouvelle génération améliorée prochainement.
A l’heure actuelle, 7 ans plus tard, de nombreux pas ont été franchis et des initiatives de cartes plus « vertes » naissent un peu partout.
A titre d’exemple, le Crédit Mutuel a sorti cette année des cartes composées à 86% de matériaux recyclés. Celles-ci représentent 87,5% d’économie d’encre car elles sont blanches donc beaucoup plus sobres et moins gourmandes en encre.
De son côté, Société Générale a également opté pour le PVC recyclé pour ses cartes « Collection Planète Schtroumpfs » depuis mai 2021, pareil chez Boursorama, les cartes « welcome » utilisent le même matériau depuis cet été.
D’autres banques comme HSBC et BNP Paribas se sont également engagées à fournir des cartes plus durables à partir du 1er semestre de 2022.
Enfin, La FinTech TreeCard propose de produire à partir d’un seul arbre, 300 000 cartes en bois pour remplacer les cartes de crédit en plastique.
Un parcours difficile pour rendre les cartes bancaires 100% écoresponsables
L’investissement du secteur financier en faveur de cartes plus responsables montre son engagement pour la planète mais nous pouvons voir également qu’il reste beaucoup à faire pour que cette génération de cartes devienne la référence.
Alors, pourquoi est-ce si difficile pour les banques de se doter de cartes totalement responsables et quels efforts restent à fournir sur ce sujet ?
Tout d’abord, il y a beaucoup de progrès à effectuer au niveau du recyclage et de la valorisation de tous les composants de la carte. En effet, étant un objet très petit, il est difficile de le recycler correctement et la plupart de ses composants comme le PVC finissent incinérés.
Au niveau du recyclage il y a également une réelle coordination à mettre en place entre d’une part les clients et d’autres part les banques et leurs fournisseurs. La première initiative de ce côté-là est celle de la Caisse d’Epargne qui collecte en agence les cartes périmées, utilisant un circuit de recyclage d’une filière 100 % française qui fait travailler des entreprises innovantes de l’économie circulaire, en utilisant des processus de fabrication respectueux de l’environnement.
Enfin, la prolongation de durée de vie des cartes est vu comme le second élément de réponse car cela permettrait d’en émettre beaucoup moins chaque année. L’allongement de la durée de vie d’une ou deux années peut être une bonne solution. En revanche, la solution des cartes à durée indéterminée est plus problématique. Comme le déclare Solenne Marquet, responsable produit Mastercard pour la France « Supprimer le champ “durée de validité” de la carte serait complexe mais inscrire une date lointaine est possible », cela s’explique par des questions de sécurité et également de l’usure de l’objet, qui peut arrêter de fonctionner à tout moment si trop ancien.