La cybercriminalité est un risque qui prend énormément d’ampleur depuis ces dernières années. Les entreprises sont de plus en plus vulnérables et particulièrement les PME et TPE qui n’ont pour la plupart toujours pas entrepris de réelles stratégies de cybersécurité.
Alors que pendant longtemps les cybers-attaques concernaient surtout les grands groupes, ces derniers ayant entrepris des stratégies de défense, les attaques se sont redirigées davantage vers les plus petites structures. Pourtant, ces structures ne sont pas couvertes pour 99% d’entre elles.
Un chiffre alarmant qui a poussé la gendarmerie et les assureurs à s’allier pour y remédier efficacement.
Alors, par quel moyen ce partenariat inédit entre assureurs et gendarmerie nationale peut-il combattre la cybercriminalité ?
Informer pour désamorcer les cyber-attaques au plus près du terrain
Protéger les clients des différents risques auxquels ils sont confrontés est le cœur de métier des assureurs. C’est dans cette perspective que la Fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurance et la Fédération française de l’assurance ont signé un partenariat avec la gendarmerie nationale afin de sensibiliser les agents d’assurance aux risques cyber.
Cette formation permettra alors à ce que ces agents informent, sensibilisent et proposent des solutions d’assurance aux entreprises sur la cybersécurité
Concrètement, cela s’effectuera au niveau local, en s’appuyant sur les référents départementaux cyber de la gendarmerie et également à travers des événements comme les colloques régionaux.
Cette déclinaison régionale permet donc d’être au plus proche du terrain et des dirigeants de ces structures. Cela est un point non négligeable quand on sait que 46% des emplois du marché de la cybersécurité se concentrent en Île de France contre seulement 1% en Normandie ou en Centre-Val de Loire, d’après le rapport « Profils de la cybersécurité » de l’Anssi en partenariat avec la DGEFP.
L’efficacité de la sensibilisation auprès des collaborateurs n’est plus à démontrer. En effet, les cyber-attaques sont pour la grande majorité dirigées vers les employés des entreprises afin qu’ils puissent « ouvrir les portes » du système d’information. Plus les employés et les dirigeants sont informés et sensibilisés sur la question de la cyber-menace, plus cette dernière diminue. C’est en ce sens que ce partenariat à différents niveaux tente de toucher le maximum d’acteurs afin de protéger plus efficacement.
Un partenariat privé/public à 3 niveaux pour plus d’efficacité
Pour Pascal Chapelon, Président d’agéa, «L’Agéa accompagne les agents généraux au quotidien et à travers les grandes évolutions techniques, sociétales, économiques. Le risque cyber est l’une de ces évolutions. D’autant plus que les PME-TPE, coeur de cible des agents généraux, sont parmi les plus exposées à ce risque, de par leur modèle économique. Notre impact sera alors double : en sensibilisant les 12.000 agents généraux et leurs 26.000 collaborateurs qui eux-mêmes sensibiliseront leurs clients. Ils contribueront ainsi, comme toujours, au renforcement du maillage économique en garantissant ce risque encore méconnu. »
Alors, l’alliance entre la Fédération nationale des syndicats des agents généraux d’assurance, la Fédération Française de l’Assurance et la gendarmerie permettra de lutter à différents niveaux pour aider les PME et TPE à s’armer contre les cyber-attaques.
De plus, comme les assureurs seront plus sensibilisés, un cercle vertueux est aussi possible pour l’ensemble du secteur.
Enfin, ce partenariat Privé-public est aussi très intéressant car il intègre un acteur privilégier de lutte contre la cyber-sécurité, le commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) qui est opérationnel depuis le mois d’août 2021. Fort de ses 7.000 cyber-enquêteurs (10.000 d’ici fin 2022) et de compétences tant sur le volet de l’investigation que celui de l’expertise, celui-ci pourra donner toutes les clés aux assureurs pour sensibiliser efficacement aux cyber-risques.
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