Alors que le 31 octobre a laissé place à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP 26 à Glasgow, l´heure du bilan approche pour les acteurs financiers qui se sont rassemblés le 26 Octobre dernier a l’occasion du Climate Finance Day.
Crée en 2017 sous le gouvernement d´Emmanuel Macron, cet évènement a vocation internationale réunit les dirigeants de grandes institutions financières pour qu’ils échangent sur leurs engagements de lutte contre le changement climatique.
L´édition 2021 a été néanmoins perturbée par des activistes environnementaux de la fédération Les Amis de la Terre qui dénoncent la vacuité des engagements sur le climat des acteurs financiers et réclament que la finance se mette au pas du climat pour faire résonner le slogan de cette édition « it’s time for a real impact ».
Focus sur une série d´évènements survenus en 2021 poussant les acteurs financiers à proposer de nouvelles solutions.
2021, une année mouvementée pour la transition écologique
2021 aura définitivement été une année phare dans le virage écologique que doivent prendre les acteurs financiers. Revenons sur quelques événements marquants de cette année :
- Avril 2021, le Stockholm Environmental Institute estimait que les plans de production des gouvernements conduiraient à une augmentation d’environ 240% du charbon, de 57% du pétrole et de 71% du gaz en 2030.
- Mai 2021, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) reconnaissait qu’il est impératif de mettre un terme immédiat aux investissements dans de nouvelles ressources d’énergies fossiles. Ainsi l’exploration ou l’exploitation d’aucun nouveau champ pétrolier et gazier n’est compatible avec une trajectoire 1,5 °C.
- En Août, à la sortie du rapport du GIEC 2021, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, affirmait que ces travaux démontrent qu’il est temps de “sonner le glas du charbon et des énergies fossiles, avant qu’ils ne détruisent la planète”.
- 8 septembre 2021, une étude publiée par le journal Nature, souligne qu’il ne faudrait pas toucher au pétrole et gaz en Arctique et renoncer au pétrole et gaz de schiste, ainsi qu’à 84 % du pétrole issu des sables bitumineux pour limiter le réchauffement climatique en deca de 1,5 °C.
- 9 septembre 2021, le rapport de Carbon Tracker calculait que pour s’aligner sur le scénario “Net Zero by 2050” de l’AIE, la plupart des grandes compagnies pétro-gazières du monde doivent réduire leur production de moitié d’ici 2030
- 26 octobre 2021, des militants des Amis de la Terre et d’Alternatiba, ont mené une action au Climate Finance Day 2021 à Paris, interrompant ce colloque dédié à la finance et au climat.
Cette année, à travers ces différents rapports et événements, la sonnette d’alarme sur la transition climatique a été bien tirée. Voyons quelles réponses ont été apportées par les banques françaises pour agir encore d’avantage pour le climat.
Les réponses des banques et assureurs pour la transition écologique
Face à une série d’événements qui remet en cause les effets des actions de tous les acteurs économiques mondiaux, la réponse de certaines banques se veut encore plus ferme et engagée.
Le 14 octobre dernier, la Banque Postale devient la 1ère banque à annoncer une sortie totale du pétrole et du gaz d’ici 2030. Elle met dès maintenant fin à tous soutiens à l’expansion pétro-gazière – exploration, production et transport de ces énergies fossiles.
De son côté, la MAIF définit sa stratégie de sortie des énergies fossiles et annonce une sortie totale du charbon d’ici 2030. Elle prévoit également l’exclusion des producteurs d’énergies fossiles non conventionnelles au-delà d’un seuil de production de 5% d’ici à 2030, et en 2040 pour le pétrole conventionnel.
Reste à connaitre la réponse des quatre grandes banques françaises (BPCE, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole), qui ont apporté plus de 52 milliards de dollars en tout de financements aux énergies fossiles en 2020 selon l’ONG BankTrack.
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