Les inondations dans le Gard ou dans les Bouches-du-Rhône, les épisodes cévenols, les tempêtes, les incendies de forêt ou la sécheresse qui sévit chaque année de plus en plus tôt : les risques naturels augmentent en nombre, mais aussi en intensité.
A l’occasion de la « Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe » organisée par l’ONU le 13 Octobre, Assurance Prévention, association de la Fédération Française de l’Assurance, mène sa première enquête auprès des Français pour mieux appréhender leur perception et leur anticipation des risques naturels.
Les résultats montrent que plus de 8 Français sur 10 pensent qu’ils vont s’accentuer dans leur zone d’habitation (83 %). Pourtant 45 % ne sauraient pas réagir en cas d’inondation, 53 % en cas de feu de forêt ou 73 % en cas de submersion marine.
Une prise de conscience à géométrie variable
Les risques naturels sont tous les événements d’origine naturelle qui peuvent se produire sur un territoire. Interrogés sur ce que leur évoquent les risques naturels, les Français énumèrent spontanément les inondations, les tempêtes, les tremblements de terre, les incendies de forêt.
93 % des Français ont le sentiment que ces risques naturels sont importants dans le monde, 79 % au niveau national, 54 % au régional contre 44 % seulement pour leur zone d’habitation. La perception des risques diminue donc lorsqu’il s’agit de considérer son environnement immédiat. Toutefois, les jeunes (59 %) et les habitants des régions PACA (76 %) et Occitanie (62 %) ont davantage le sentiment que l’échelon proche (région, zone d’habitation) est concerné par des risques naturels importants.
Pour une large majorité des Français, les risques naturels vont s’accentuer, et ce, quelle que soit l’échelle géographique : au niveau mondial (93 %) comme dans leur zone d’habitation (83 %). Mais ils sont beaucoup plus inquiets de leur impact dans le monde (74 % fortement inquiets) que pour leur région d’habitation (42 % fortement inquiets), qu’ils vivent et pratiquent au quotidien et pour laquelle les risques sont perçus comme moins nombreux aujourd’hui.
Concernant leur zone d’habitation, près de 70 % des Français estiment hautement probable qu’elle soit concernée par des canicules ou des orages importants dans les prochaines années, 51 % par des vagues de froid et 42 % par des inondations.
Un sentiment d’information présent, mais perfectible
Si 63 % des Français se déclarent plutôt bien informés sur les risques naturels en général, ils le sont moins sur les risques près de chez eux (53 %). Point rassurant, ce sentiment d’information s’établit à un niveau plus élevé chez certains Français comme, par exemple, les personnes résidant dans la région PACA (65 %). Il existe cependant des déficits de connaissance concernant les obligations personnelles ou encore les dispositifs préventifs. Ainsi :
- 61 % des Français se sentent mal informés sur les dispositifs disponibles pour se protéger ou protéger son logement en cas de risques naturels (par exemple, dispositifs anti-inondations, vêtements de protection, etc.) ;
- 52 % sur les assurances qui couvrent les biens et les personnes en cas de risques naturels ;
- 47 % sur les obligations personnelles pour réduire les risques naturels (par exemple l’OLD, obligation légale de débroussaillement).
Pour s’informer et être conseillés sur les risques naturels qui pourraient les concerner, plus des 2/3 des Français déclarent faire confiance avant tout à des acteurs de proximité : services d’intervention, proches, pouvoirs publics régionaux et locaux.
Une préparation insuffisante face aux risques
La préparation personnelle des Français à affronter les risques naturels est relativement faible. Ainsi :
- seuls 44 % se sont informés sur les risques naturels pouvant exister dans leur zone d’habitation (auprès de leur mairie par exemple) ;
- 43 % ont déjà discuté au sein de leur foyer des gestes à adopter en cas de risques naturels ;
- 38 % se sont préparés à faire face à ces risques (se renseigner sur les gestes à adopter, achat de provisions, de vêtements de protection, etc.)
- 30 % ont effectué des aménagements dans leur logement (dispositif pour prévenir les inondations, renforcement des fondations, création d’une zone de refuge, etc).
De plus, quand un risque naturel survient, les Français ont un niveau de connaissance inégal quant à l’attitude à adopter. Ainsi, 80 % des Français disent qu’ils sauraient quoi faire lors d’une canicule, 73 % lors d’une vague de froid et 69 % face à un orage. Mais ils se retrouvent démunis face à d’autres risques : 45 % ne sauraient pas réagir en cas d’inondation, 53 % en cas de feu de forêt, 56 % en cas de tempête ou 73 % en cas de submersion marine.
Autre point de vigilance : les réactions spontanées des Français entraînent des comportements inadaptés. Ainsi, sans demande des autorités, 72 % des parents iraient quand même chercher leurs enfants à l’école si leur zone d’habitation subissait de fortes pluies pouvant entraîner des crues et inondations. De même, 63 % rassembleraient tous les membres de leur foyer chez eux, même si cela implique de se déplacer. Enfin, 36 % des Français resteraient à tout prix à leur domicile en cas d’incendie de forêt et 57 % en cas de tempête ou de cyclone alors que l’évacuation est bien souvent indispensable.
Une campagne de sensibilisation sur les risques naturels
Pour sensibiliser les Français à la prévention des risques naturels, l’association Assurance Prévention lance une campagne sur le terrain et en digital : Risques naturels, les gestes qui sauvent.
« Les risques naturels sont de plus en plus présents dans notre quotidien et inquiètent les Français. Nous pouvons agir pour y faire face au mieux et limiter leurs conséquences dramatiques. Il est essentiel de diffuser les conseils sur la préparation en amont de son logement et d’informer sur les bons comportements à adopter lorsque le risque survient. C’est pourquoi, l’association Assurance Prévention se mobilise au travers d’actions de sensibilisation sur le terrain en lien avec les acteurs locaux et une campagne digitale », explique Stéphane Pénet, administrateur d’Assurance Prévention et délégué général adjoint de la Fédération Française de l’Assurance.
1. Étude réalisée par Harris Interactive pour l’association Assurance Prévention en ligne du 24 au 30 septembre 2021 auprès d’un échantillon de 2 999 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.
Selon CP.