15 % des Français montrent des signes d’un état dépressif en 2021 et 10 % ont eu des pensées suicidaires au cours de cette année (d’après ENQUÊTE COVIPREV 2021, Comment évolue la santé mentale des Français pendant l’épidémie de Covid-19 ?).
Ces chiffres montrent que le sujet de la santé mentale est aujourd’hui un enjeu de taille, surtout depuis la crise sanitaire qui l’a fortement dégradé pour beaucoup de personnes.
Comment définir la santé mentale ?
Il s’agit d’un état de bien-être dans lequel un individu peut réaliser son propre potentiel et faire face aux situations normales de la vie et au stress qu’elles génèrent. La santé mentale est donc un état de bien-être physique, mental et social complet et n’est pas simplement l’absence de troubles mentaux. Beaucoup de confusions sont faites à son sujet et nous voyons qu’elle est très large, n’englobant pas seulement la psychiatrie ou les troubles du comportement par exemple.
A la suite des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie les 27 et 28 septembre dernier, le 10 octobre avait lieu la Journée mondiale de la santé mentale organisée par l’OMS. Il s’agit d’une occasion pour sensibiliser l’opinion publique aux questions de santé mentale et de mobiliser les différents acteurs.
Ces évènements et de récentes études montrent que le sujet est plus que préoccupant. Alors quel état des lieux peut être fait sur la santé mentale des français ? Quelles actions et propositions ont été faites pour améliorer la situation actuelle ?
La santé mentale, un état des lieux alarmant.
« La santé mentale est l’angle mort du système de santé avec une offre insuffisante et cloisonnée, un manque de lisibilité et de fortes disparités territoriales. Les urgences psychiatriques sont saturées, les diagnostics trop souvent tardifs et les inégalités d’accès aux soins augmentent. » explique la Mutualité Française.
D’ailleurs, la Mutualité Française a fait 10 propositions pour améliorer l’accès aux soins et elle nous alarme également avec son Observatoire de la santé mentale de 2021:
- En France, 1 personne sur 5 est touchée chaque année par un trouble psychique, soit 13 millions de personnes.
- La santé mentale est le premier poste de dépense de l’Assurance maladie (23,4 milliards d’euros en 2018).
- Le taux de suicide en France est de 13,2 pour 100000 habitants. C’est l’un des plus élevés en Europe (10,5 en moyenne).
De son côté, l’OMS alerte sur le déficit d’investissement dans la santé mentale au niveau mondial. : la plupart des objectifs en matière de santé mentale fixés pour 2020 ne sont pas atteints. En cause, le manque d’investissement et de moyens des pays pour fournir aux populations les soins et services adéquats.
Pourtant, 2020 a été une année très éprouvante pour tous et particulièrement pour les personnes déjà isolées, en souffrance psychologique ou encore les soignants.
En effet, d’après CoviPrev, une enquête pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l’épidémie de COVID-19 :
- 15 % des Français montrent des signes d’un état dépressif. Niveau élevé, + 5 points par rapport au niveau hors épidémie.
- 23 % des Français montrent des signes d’un état anxieux. Niveau élevé, + 10 points par rapport au niveau hors épidémie.
- 10 % des Français ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année. Niveau élevé, + 5 points par rapport au niveau hors épidémie.
Ces chiffres et la situation actuelle post-crise montrent qu’il est nécessaire d’agir vite et à l’échelle de tous les acteurs concernés.
Voici quelques exemples d’actions mises en place par différents acteurs
– La Mutualité Française
Pour contribuer au nécessaire débat public en faveur de la santé mentale, la Fédération nationale de la Mutualité Française formule 10 propositions, construites en déclinaison des trois axes qui sont : le développement d’une culture de la santé mentale, la facilitation de l’accès aux soins en organisant une prise en charge graduée et adaptée et l’amélioration de l’accès financier aux soins.
– Allianz France et la start-up Kelindi
Allianz France innove sur la santé mentale. Parce que la santé mentale se joue aussi au travail, Allianz France a collaboré avec la start-up Kelindi, spécialiste de la e-santé prédictive pour développer l’application BurnoutAdvisor.
Celle-ci permet d’identifier les signes d’un épuisement professionnel dès qu’ils surgissent. Le parcours de soin est personnalisé selon les réponses apportées au questionnaire et selon les services de prévention déjà inclus dans les contrats santé ou prévoyance des assurés Allianz (téléconsultation, soutien psychologique, services de bien-être…).
Allianz et Kelindi, partenaires en prévention de risques de santé.
– Les pouvoirs publics :
Cependant, ces mesures sont critiquées par les psychologues qui ont notamment fait grève le 28 septembre. Ils voient en elles une précarité accrue du métier, des séances écourtées, une dépendance vis à vis de la médecine et surtout ils demandent à être consultés pour de telles prises de décisions.
Voir Bupa Global soutient la santé mentale et le bien-être ?