Hier, l’Observatoire de l’Evolution des Métiers de l’Assurance, association
créée par la Fédération Française de l’Assurance (FFA), a présenté le ROMA 2021, le 25ème Rapport de l’Observatoire sur les Métiers et les formations des salariés de l’Assurance, dont voici les principales tendances :
En 2020, malgré le caractère exceptionnel de la crise sanitaire, les effectifs de la branche affichent la plus forte croissance de la décennie : +1%, soit 1 500 personnes supplémentaires.
On recense ainsi 149 100 salariés au 31/12/2020. Cette évolution positive confirme non seulement la bonne résistance de l’emploi dans l’assurance mais aussi la tendance haussière engagée depuis 2016. Sans surprise, le turnover est en baisse cette année et passe de 10,9% à 9,6%. La hausse conséquente des effectifs s’explique donc dans une large mesure par le maintien de l’essentiel des recrutements initialement prévus.
Ainsi, après une année 2019 elle aussi exceptionnelle, les embauches en 2020 continuent de se situer à un haut niveau : 15 060 personnes ont été recrutées, soit un taux de renouvellement de 10,1%. Il en résulte que le poids des moins de 30 ans augmente parmi les nouvelles recrues, conduisant ainsi à une baisse de l’âge moyen, mais aussi de la part des cadres. Concernant les niveaux de diplôme, la part des Bac+2 et celle des Bac+5 semblent se stabiliser. Au global, les métiers-cœurs de l’assurance rassemblent 67,8% des nouvelles recrues, soit légèrement plus que leur représentativité d’ensemble (66,6%).
En matière d’alternance, leur part dans les recrutements se situe dans la moyenne des autres années, soit un quart des embauches (24,9%). Comme anticipé l’an passé, la ventilation des alternants bascule nettement en faveur du contrat d’apprentissage en 2020. Au bilan de l’année, la part des contrats de professionnalisation est en effet devenue trois fois moindre que celle de l’apprentissage dans les recrutements (6,3% vs 18,6%). Grâce à la politique volontariste déployée par la branche assurance, le nombre total d’alternants en poste augmente encore pour atteindre 5 650 personnes, soit 3,8% des effectifs totaux.
Certaines tendances déjà à l’œuvre ces dernières années ne manquent pas de se confirmer cette année encore. Ainsi, le nombre de ≥55 ans et parallèlement celui des <30 ans continuent de croître. Ces deux tranches d’âge représentent respectivement 18,4% et 14,2% de la population totale.
Si la féminisation de l’assurance semble ralentir (-0,1 point, soit 60,7% des salariés), la part des femmes parmi les cadres a progressé de 45,7% en 2010 à 51,4% en 2020. Le rattrapage que l’on observe est d’ailleurs croissant selon le niveau de classification : +5,4 pts pour la classe 5 ; +6,4 pts pour la classe 6 et +7,1 pts pour la classe 7. Cette augmentation est encore plus visible parmi les cadres de direction : la part des femmes est graduellement passée d’un quart à un tiers en l’espace d’une décennie.
Parmi les 137 990 salariés en CDI au 31/12/2019, près d’1 salarié sur 6 a été mobile en 2020. Plus précisément, 8,6% ont quitté leur entreprise au cours de l’année et 7,1% ont changé de métier en interne.
Le télétravail, dont bénéficiaient déjà 23,5% des salariés de l’assurance avant la crise, continue sa progression exponentielle : 53,1%. Hors périodes contraintes, la durée moyenne passe de 43 jours à 75 jours avec, toujours, une appétence plus marquée chez les cadres (62,2% télétravaillent en moyenne 79,3 jours versus 43% et 68,1 jours pour les non cadres). A noter que l’importance relative de la population commerciale, peu éligible à cette modalité d’organisation du travail, explique en partie ce constat.
Enfin, 89,2% des salariés ont bénéficié d’au moins une action de formation en 2020. La durée moyenne, dont la tendance était stable ces dernières années, chute pour s’établir à 22,4 heures (-8,1 heures)… comme cela se constate d’ailleurs dans quasiment toutes les branches professionnelles du fait de la crise Covid. Dans le détail toutefois, 9 salariés formés sur 10 l’ont été dans le cadre de formations ouvertes et à distance (FOAD), modalité pédagogique dont l’une des spécificités majeures est d’accroître l’efficacité de l’action formative dans un même temps imparti. Celles-ci ont ainsi constitué près de la moitié du total des heures dispensées durant l’année (48,3%).
Selon CP