Dans le cadre de leurs fonctions, les dirigeants d’entreprise sont en charge de la bonne gestion de l’entreprise et doivent assumer les conséquences de leurs erreurs. Ainsi en
cas de manquement, leur responsabilité et leur patrimoine personnels peuvent être mis en cause.
Selon une Enquête Opinium – QBE auprès de dirigeants et responsables d’entreprise,
3 répondants sur 5 ont constaté une augmentation de leurs responsabilités personnelles depuis le début de la crise Covid. Pérennité financière de l’entreprise, santé et sécurité des collaborateurs, cyberattaques… Certains facteurs de risque ont été amplifiés, entraînant de fait une hausse des réclamations à l’encontre des dirigeants d’entreprise.
1 responsable d’entreprise sur 7 a déjà fait l’objet d’une réclamation dans le cadre de ses fonctions
Ayant profondément bouleversé l’organisation du travail, la crise Covid a également eu un impact important sur la responsabilité des dirigeants. En effet, si l’augmentation de leurs responsabilités était déjà une tendance observée au cours des 5 dernières années par 71% des personnes interrogées, 3 sur 5 admettent que cela s’est fortement accentué depuis la crise Covid. Cela se traduit de manière très concrète puisque ceux-ci font de plus en plus l’objet de plaintes. Ainsi, 1 décideur sur 7 a déjà fait l’objet d’une réclamation en tant qu’individu, pour des actions menées dans le cadre de ses fonctions.
Parmi ceux-ci, les deux tiers déclarent que ces réclamations ont eu lieu durant les 18 derniers mois, la plupart étant liées à des questions de santé et sécurité des collaborateurs (14%).
Face à cela, les entreprises restent assez démunies puisque 1 dirigeant sur 8 souhaiterait être mieux protégé en cas de réclamation à son encontre.
Cette augmentation des responsabilités a des conséquences directes sur la santé des dirigeants selon 78% des répondants concernés. L’augmentation du stress (30%), les troubles du sommeil (26%) et la crainte de faire des erreurs (18%) sont les impacts les plus cités, tandis que 54% des répondants admettent avoir eu des difficultés à trouver le bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle durant la période.
Crise financière, cyberattaques et santé des collaborateurs : les principales préoccupations des décideurs
Depuis plus d’un an, les entreprises doivent s’adapter à la mise en place du télétravail et au protocole sanitaire, tout en maintenant un équilibre financier dans une période particulièrement instable. Cela a considérablement augmenté les facteurs de risques et de responsabilité. La stabilité financière de l’entreprise est le premier facteur de déstabilisation de l’activité cité par près de 30% des répondants, tandis qu’un quart d’entre eux étaient préoccupés par l’impact sur leur activité des mesures de restriction prises durant la pandémie.
La mise en place d’un protocole sanitaire au sein des entreprises a aussi renforcé le rôle de celles-ci dans la sauvegarde de la santé et de la sécurité de leurs collaborateurs, comme le montre d’ailleurs l’augmentation des plaintes à ce sujet. Ainsi, plus de la moitié des dirigeants (54%) ont vu leurs inquiétudes augmenter dans ce domaine, et pour 14% c’est l’un des facteurs pouvant impacter les affaires de l’entreprise.
Enfin, la généralisation du télétravail a eu elle aussi de nombreuses conséquences. Ainsi, 50% des dirigeants déclarent qu’ils sont plus préoccupés par la cybersécurité. Pour autant, le risque cyber reste flou pour ces derniers. En effet, parmi les deux tiers qui ont recours à des fournisseurs externes pour la gestion de leur cybersécurité et de leurs données, plus de 12% déclarent ne pas savoir qui serait responsable en cas d’un incident cyber impliquant un fournisseur. Un travail de pédagogie reste donc à faire auprès des dirigeants, afin qu’ils soient informés du degré de responsabilité qui leur incombe, notamment dans un contexte très règlementé depuis la mise en place en Europe du RGPD.
Responsabilité environnementale de l’entreprise : une prise de conscience qui ne mène pas encore à des actions concrètes
Alors que la crise a remis en lumière le rôle de l’entreprise dans la protection de
l’environnement, près de la moitié des répondants (46%) sont inquiets quant à leur
responsabilité en cas d’impact environnemental lié à l’activité de l’entreprise. Ce
chiffre monte même à 52% au sein des grandes entreprises.
Pour autant, seul 1 dirigeant sur 10 considère la politique RSE comme une priorité
stratégique. Pour contrebalancer ce constat inquiétant, 1 dirigeant sur 4 admet que sa
société s’est davantage impliquée dans la mise en œuvre d’une politique RSE lors de
l’année écoulée. Un quart des dirigeants considère par ailleurs qu’il est désormais
important d’avoir formalisé une politique RSE dans le cadre de leurs relations investisseurs,
et 16% d’entre eux vont plus loin et admettent qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour la
réputation de l’entreprise.
Selon CP
*Méthodologie : enquête réalisée en ligne par l’institut Opinium, auprès de 500 décideurs en France, entre les 2 et 14 juillet 2021.