Le projet du Gouvernement : dématérialiser 100% des démarches administratives d’ici 2022 (dans le cadre d’Action Publique 2022).
Le problème ? L’illectronisme : près de 30% de la population n’a pas accès convenablement (voire pas du tout) au numérique. Selon les sources et les critères pris en compte, ce nombre varie. Cependant une chose est claire, depuis la crise Covid, la fracture numérique s’est encore accentuée entre les personnes équipées et les autres.
Qu’appelle-t-on l’illectronisme ?
« Néologisme formé d’illettrisme et d’électronique, c’est le fait d’être coupé du digital ou mal à l’aise avec les outils numériques », cnp.fr. Trois facteurs majeurs peuvent être en cause :
- Manque de matériel (ordinateur, smartphone, tablette),
- Pas d’accès ou accès limité à Internet
- Compétences numériques peu développées
25 % des personnes interrogées dans le cadre de l’étude « Les Français et l’inclusion numérique », réalisée par la Banque des Territoires en septembre 2020, estiment qu’elles rencontrent des difficultés à effectuer leurs démarches administratives en ligne.
La France est marquée à la fois par l’augmentation du numérique mais aussi le vieillissement de sa population. Néanmoins, ce fléau d’accessibilité numérique, facteur d’exclusion, ne touche pas que les seniors. De nombreux français sont handicapés par ce manque de connaissances voire cette crainte du numérique.
Les acteurs qui agissent contre l’illectronisme et la fracture numérique
De nombreux acteurs économiques mettent en place des actions pour favoriser l’inclusion numérique.
Renaud Villard, directeur général de la Caisse nationale d’Assurance-vieillesse (Cnav), est revenu sur la question de l’illectronisme. : « Nous n’opposons pas le numérique et le papier, le numérique et les gens. » Le numérique aide à détecter des personnes en difficulté « parmi nos 35 millions de clients », afin de les contacter et d’essayer de les aider. « Nous n’avons pas abandonné le présentiel malgré le Covid, en 2020 nous avons eu 300 000 rendez-vous, dont 200 000 à domicile. » Les bouleversements démographiques – « en 2049, il y aura sept fois plus de centenaires en France » – nécessiteront de nouveaux modèles économiques, ce qu’on appelle la « silver économie », et « à l’Assurance-Vieillesse, notre rôle est de les aider ».
Par ailleurs, CNP Assurances a récemment fait un don de 300 ordinateurs à l’association Ateliers pour les Jeunes et les Adultes de la Cité en 2020. Ce geste est un pas de plus pour lutter contre la précarité numérique.
La Maif également est active sur le sujet et a lancé un village numérique itinérant : le Numérique tour. Son principe est simple : sillonner la France équipé d’outils interactifs innovants, et organiser des ateliers ludiques pour familiariser tous les publics aux technologies numériques. Chaque étape est organisée avec les acteurs locaux pour agir en profondeur et dans la durée auprès des publics qui en ont besoin.
Evidemment, le secteur de l’assurance n’est pas le seul à agir pour cette cause. Emmaüs Connect a par exemple mis en place des programmes pour que l’inclusion numérique devienne une réalité pour tous. « On est passé d’un phénomène grave à une urgence nationale qui a creusé les inégalités et la fracture sociale. » Marie Cohen-Skalli, co-directrice d’Emmaüs Connect.
L’association propose donc des recharges prépayées et des appareils électroniques à prix solidaires en partenariat avec SFR.
Le gouvernement lui-même agit en faveur de l’inclusion numérique. Dernièrement, il a annoncé dans un dossier de presse du 25 août que 4 000 conseillers numériques de France Services vont travailler en ce sens partout en France. Leur objectif est d’apprendre à la population à utiliser Internet dans les activités quotidiennes. De multiples actions sont en cours, « Aujourd’hui, nous passons à l’action avec des mesures concrètes. 10 M€ sont mobilisés dans le plan France Relance pour mieux outiller et former les aidants et les médiateurs« , a indiqué hier Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique.