La FINMA (l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers) pousse les banques et assurances, de manière plus ou moins indirecte, à investir dans des projets verts.
Les décisions de la FINMA impactent les grandes banques et assurances suisses en leur demandant de publier de nouvelles informations concernant la « gestion des risques liés au climat » dans leurs rapports annuels.
La FINMA intervient dans une circulaire proposant des recommandations internationales pour davantage de transparence : Il est recommandé de réaliser une analyse des risques financiers liés au climat à court, moyen et long terme ainsi que l’influence de ces risques sur leur stratégie commerciale et leur modèle d’affaires. On passerait donc d’une autorégulation à une transparence complète des méthodes comptables.
Qui est concerné par cette circulaire ?
Pour le moment, seulement les banques des catégories 1 et 2, soit les cinq plus grandes banques et les quatre plus grandes assurances du pays.
Quel est l’objectif du changement ?
Protéger les épargnants, les assurés, les investisseurs et les créanciers. Les risques du changement climatique sont en effet nombreux : catastrophes naturelles évidentes pour les assurances mais aussi risques de mauvaise réputation et poursuites judiciaires pour les banques si elles financent des projets polluants par exemple.
La FINMA encourage donc à limiter les activités à fort impact environnemental et investir plutôt dans des projets verts et durables.
«Les banquiers ne sont plus uniquement des spécialistes de la finance, mais aussi des experts de l’empreinte environnementale et sociale de leurs investissements.» nous disait Yves Mirabaud président de l’Association de Banques Privées Suisses (ABPS), dans son discours en juin dernier.
Pour simplifier, demander à un acteur de la finance de publier publiquement et d’assumer la prise de risques écologiques, c’est voir ceux-ci nécessairement diminuer.
L’intention est peut-être bonne mais il est reproché à la FINMA de ne pas aller au bout de l’idée puisqu’elle n’impose pas de normes contraignantes et permet donc à chacun de divulguer plus ou moins les données qui l’arrange. Sans compter le fait que pour le moment, seuls les plus grandes banques et les plus grands assureurs sont appelés à réaliser cet effort.
Extrait de la circulaire concernée par les changements :
« Les banques des catégories de surveillance 1 et 2 publient chaque année des informations sur la gestion des risques financiers liés au climat dans le cadre de leur rapport annuel.
La publication comprend au minimum les informations suivantes :
- caractéristiques centrales de la structure de gouvernance dont dispose la banque pour identifier, évaluer, gérer et surveiller les risques financiers liés au climat et établir un rapport à ce sujet,
- description des risques financiers liés au climat à court, moyen et long termes, leur influence sur la stratégie commerciale et la stratégie en matière de risque, ainsi que leurs répercussions sur les catégories de risque existantes,
- structures et processus de gestion des risques pour identifier, évaluer et gérer les risques financiers liés au climat,
- informations quantitatives (chiffres-clés et objectifs) sur les risques financiers liés au climat ainsi que sur la méthodologie utilisée.
Les banques publient les critères et méthodes d’évaluation sur lesquels repose leur analyse de la matérialité des risques financiers liés au climat. »