Cette semaine, mon édito prendra la forme d’un coup de coeur ! Avec une volonté de soutien de cette initiative citoyenne et peut-être de provoquer un intérêt du secteur de l’assurance, de la prévoyance pour cette application pour des femmes fragilisées physiquement, socialement, financièrement et psychologiquement par la maladie.
Miochi, c’est chimio en verlan.
Inspirée de l’application Vinted, Miochi permet aux femmes atteintes de cancer d’acheter ou revendre des accessoires indispensables à leur chimiothérapie. Émilie Lebrun, ancienne malade et créatrice de ce site internet a pour objectif de rendre ces produits accessibles au plus grand nombre. On y retrouve des perruques, franges, foulards ou encore des livres et produits cosmétiques.
Emilie lance sa plateforme en mars dernier
Une idée qui lui est venu pendant les traitements de son cancer du sein. « C’est le site que j’aurais aimé avoir pendant mes séances de chimio ».
Comme de nombreuses femmes, elle a commencé à perdre petit à petit ses cheveux, ses cils, ses sourcils. Elle décide alors d’acheter des accessoires. « Je ne voulais pas me laisser aller, je voulais rester “girly” malgré la maladie ». Mais les produits tels que les prothèses capillaires ou perruques coûtent cher, même si elles sont remboursées en partie par la sécurité sociale. Alors Emilie se dirige vers des plateformes proposant des produits d’occasions comme Vinted, Le Bon Coin ou Ebay. Lui vient alors l’idée de tout rassembler en une seule et même plateforme.
Elle propose des prix très avantageux, « tout est au moins à 50% du prix d’achat d’origine ». Et l’avantage qu’elle voit à acheter des produits d’occasion, c’est le choix.
« Cela peut être utile par exemple si votre perruque ne vous convient finalement pas, qu’elle n’est pas très confortable ou que vous préférez une autre couleur. Personnellement, je ne me vois pas la jeter, je préfère qu’elle serve à quelqu’un », argumente-elle.
En avril 2020, l’association lyonnaise Dégom’Crab lance un appel à projet auquel Emilie participe. Son projet n’est pas retenu mais elle reçoit beaucoup d’encouragement de la part de la fondatrice de l’association.
Motivée, elle décide alors de contacter un étudiant en informatique de 21 ans pour concevoir son site web. « Il a tout de suite accepté. Je suis persuadé que le projet est né parce que je l’ai rencontré. J’en serais peut-être encore à l’étape zéro aujourd’hui sans lui ».
Même si la plateforme est encore toute jeune, déjà quelques utilisatrices sont inscrites et des articles ont déjà été mis en ligne. A terme, Emilie souhaite pouvoir reverser à la recherche pour le cancer, les 10% de commission qu’elle récupère actuellement.
Cette initiative citoyenne auprès de personnes fragilisées par la maladie, pourrait-elle être soutenue par le secteur de l’assurance ?
Nous l’espérons.
Jean-Luc Gambey
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