Tanguy touffut répond à nos quelques questions.
La transformation de l’entreprise est probablement assez protéïforme. Il peut s’agir de la transformation de sa gouvernance ou de son organisation, de son rôle sociétal et environnemental, de la dimension produit et servicielle, des systèmes d’information et de l’intégration des nouvelles technologies, de la distribution et la relation clients, de la mutation/hybridation des compétences, du modèle économique,… . Dans notre secteur « se transformer », selon vous est-ce seulement changer, évoluer, s’adapter, ou devenir autre chose, devenir autre ?
Se transformer, c’est tirer parti au mieux de chocs qui sont souvent plus subis que provoqués. Ils peuvent être intrinsèques au secteur comme des changements réglementaires ou extrinsèques comme de nouvelles technologies ou de nouvelles attentes des clients. A cet égard, la Covid-19 est un catalyseur qui a dynamité certains freins à la digitalisation du secteur.
Je ne crois néanmoins pas que celui-ci deviendra « autre chose ». Sa raison d’être, qui est de protéger les biens ou les personnes, ne sort que renforcée des crises successives. En revanche, les critiques légitimes et illégitimes vis-à-vis du rôle du secteur pendant la crise sanitaire ne doivent pas rester sans réponse. Il nous faut par exemple travailler sur la transparence des couvertures, la prise en charge de certains risques émergents ou amplifiés ainsi que leur financement, la qualité de la gestion des sinistres, … .
Pour vous la transformation d’une entreprise est-elle un processus fini et planifiable, ou un mouvement perpétuel ?
Les deux : il s’agit d’un mouvement perpétuel mais qui passe par une succession de processus finis et en partie planifiables. Pourquoi ? Simplement parce que le monde évolue autour de nous à l’instant même où nous cherchons à nous y adapter. Nous passons simplement d’un état d’équilibre à un autre. C’est aussi cela qui rend la transformation de l’assurance aussi passionnante.
Vous faites partie des 50 transformers* du secteur de l’assurance. Les professionnels ont probablement signifié votre capacité à porter des convictions, donner de nouvelles directions, à initier/piloter des transformations, à incarner le mouvement … . D’un point de vue professionnel, quels sont les ingrédients indispensables à la transformation d’une entreprise du secteur de l’assurance ?
Tout d’abord, il faut accepter de remettre en question certaines certitudes et de nombreux acquis. Ensuite, il faut prendre des risques dans un secteur parfois prudent et conservateur. Enfin, un ingrédient indispensable à la transformation est la capacité à puiser de l’inspiration dans d’autres pays ou d’autres secteurs. Si globalement la France n’a pas à rougir de sa capacité à innover dans l’assurance, il y a de nombreuses réussites en Asie ou en Amérique du Nord.
Réalisé le 12/04/2021 – Jean-Luc Gambey – Vovoxx
Tanguy touffut est dans la communauté des 50 “Transformers” de l’Assurance.