Chaque jour des mots entrent dans nos dictionnaires, dans notre vie quotidienne et professionnelle : plateformisation, uberisation, disruption, blockchainisation, datavisualisation, robotisation, réalité augmentée ou virtuelle, tout tactile, géolocalisation, IOT, smart data, deep learning, intelligence artificielle, blockchain, robots advisor, cloud, chatbots,… . Chaque jour, les GAFAMI démontrent un pouvoir financier toujours plus hallucinant et un appétit considérable, dévoilent de nouveaux projets toujours plus ambitieux, sans compter sur leurs concurrents chinois, les BATX, aussi puissants et en pleine préparation de la conquête de l’Occident. Chaque jour, le foisonnement et les accélérations numériques métamorphosent notre société. Pas une entreprise ne se trouve aujourd’hui à l’abri de multiples bouleversements. Chaque jour des startups créent de nouveaux services et des modèles d’affaires inimaginables quelques années auparavant. Chaque jour, la transformation de notre environnement se confronte au tsunami réglementaire, à la surenchère normative, à la prolifération des règles publiques et celles du vaste maquis de règles privées produites par les organisations. Chaque jour, les relations que nous avons avec le monde du travail se modifient, évoluent, changent. Chaque jour les entreprises s’engagent à la course indispensable à la taille, à l’innovation et doivent répondre aux rythmes des nouvelles exigences des clients. Chaque jour, les marques d’assurance « historiques » doivent faire jeu subtil entre héritage et innovation et surtout s’adapter aux évolutions culturelles de leur marché, en devenant trans-générationelles. Chaque jour, nos marques « patrimoniales » font face aux marques alternatives et ont pour devoir de montrer l’exemple de la réinvention. Entre continuité et rupture, elles se doivent de construire. Chaque jour, les maquisards du statut-quo affrontent d’exotiques observateurs qui prédisent la mort de certaines entreprises du secteur de l’assurance. Chaque jour nos entreprises font preuve de résilience et démontrent pour certaines les capacités d’adaptation de leurs modèles. Chaque jour des collaborateurs, des dirigeants, des administrateurs, des adhérents d’entreprises mutualistes s’engagent, sous des formes diverses, dans le cadre d’une organisation démocratique, pour des valeurs et des idées, pour contribuer au développement d’un impact sociétal positif de l’entreprise au service d’une efficacité économique, sociétal et environnemental.
L’engagement des entreprises est une source puissante de rayonnement et est au cœur de la transformation des entreprises. Au regard d’un environnement en complète mutation, la « raison d’être » de l’entreprise, au-delà de la performance économique nécessaire, et l’engagement dans des missions sociétales sont de réels avantages concurrentiels, un levier de performance. Il faut s’engager, agir et considérer la valeur sociétale à égale de la valeur financière de l’entreprise.
L’engagement n’est plus seulement l’idée de « mettre en gage » ou « de lier par un contrat », mais bien de se réinventer, de s’engager à la lumière de nos environnements en mutation. L’idée d’engagement, dans les entreprises, se détache complètement de celle de la motivation. D’ailleurs si les salariés plébiscitent les entreprises avec un engagement sociétal, l’entreprise doit s’engager elle-même et le faire savoir au plus grand nombre. Cet engagement est tout aussi important pour les candidats lors d’un recrutement ou pour fidéliser/impliquer ses collaborateurs. Une chose est certaine : la communication doit être le relai d’actions réelles au service des engagements d’une entreprise.
De plus en plus redevables de comptes envers l’opinion publique, mais aussi des collaborateurs, l’entreprise doit s’engager dans « l’activisme » sociétal et environnemental. En fonction de leur culture d’entreprise et de leur maturité en « activisme sociétal et environnemental », elles doivent enclencher des actions qui traduisent concrètement leur volonté de s’inscrire dans une vraie démarche de raison d’être. L’engagement sociétal et environnemental d’une entreprise n’est pas qu’un « accessoire RSE », mais une des clefs de la transformation de l’entreprise, il devient vital pour son bien-être économique.
« Etre Homme, c’est précisément être responsable. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. » écrivait Antoine de Saint-Exupéry. Au-delà de la responsabilité de chacun, valorisons les engagements qui permettent de bâtir une entreprise solidaire et performante, un « monde meilleur » et donnons une plus grande valeur aux entreprises qui s’engagent dans cette voie, pour leurs marques, leurs collaborateurs, leurs publics et les citoyens. Positionner l’engagement au cœur de la stratégie de l’entreprise, devenir une entreprise « engageante » et s’intéresser à l’attractivité qu’elle représente pour tous, revêt une dimension politique, dynamique et moderne. Les entreprises « engageantes », sont certainement mieux équipées pour prospérer dans le monde de demain. Elles sont en meilleure position pour s’ajuster à la versatilité et besoins des clients finaux, pour fidéliser et attirer les talents, pour tisser des partenariats propices au développement de nouveaux produits et services et pour, en définitive, rester dans la course.
Et si nous parlions autant d’engagement que de startups ou de révolution numérique ! Et si cette année était remplie d’envie, d’ambition, d’audace, d’imagination, de conviction, de performance, de solidarité, de respect et d’engagement. Pourquoi ? Pour déployer l’innovation sociale et solidaire, s’engager dans la simplification de la vie de ses clients, libérer les énergies de nos collaborateurs, développer la créativité, générer de la confiance, s’engager auprès des personnes fragilisées, permettre une véritable proximité, améliorer notre système de santé, réduire ou éradiquer toutes les formes d’exclusions ainsi que les plus récentes comme l’exclusion numérique,… .
J’aimerais une année qui libère encore plus les engagements individuels au service du collectif, une année qui constatera une inflation technologique synonyme de progrès social, de relation vertueuse avec nos clients, nos collaborateurs, nos prestataires et avec l’ensemble de nos concitoyens. J’aimerais une année 2021 ou l’humain est le point de départ et d’arrivée de toutes nos actions. J’aimerais une année 2021 où chaque jour nous puissions entendre et constater que l’engagement est une condition essentielle à la transformation durable des entreprises et de notre société.
Jean-Luc Gambey