L’Assurance en Mouvement, lance la deuxième saison d’interviews sur la gestion de patrimoine en temps de crise. Pendant plusieurs semaines, plusieurs professionnels de cabinets de CGP prendront la parole pour donner leurs perspectives sur l’exercice 2021. A noter que vous pouvez retrouver tous les entretiens de l’année 2020.
Cette deuxième série d’entretiens débute avec Stéphanie de Turenne, Directrice des opérations chez L&A Finance à Paris et Christophe Decaix, Associé fondateur du cabinet 2B Patrimoine, à Boulogne Billancourt pour qui l’année 2020 a été celle du virage digital réussi. En 2021, la préparation à la retraite de leurs clients et prospects, avec le plan d’épargne retraite et l’immobilier à crédit, constitueront pour les deux structures un axe fort de développement.
L’Assurance en Mouvement : Quel bilan tirez-vous de l’année 2020 ?
Stéphanie de Turenne : Cette année, nous avons déployés deux principaux axes d’actions portant sur la réorganisation et la digitalisation de notre entreprise. Le client étant, bien entendu, au cœur de notre stratégie, nous avons dû accélérer la mise en place de nouveaux outils et de nouvelles solutions afin de normaliser les contacts à distance. Notre principal enjeu, face à cette crise, a donc été de renforcer l’accompagnement et la proximité client en sortant des moyens traditionnels utilisés. En devenant full digital, nous avons pu nous satisfaire d’un regain d’activité qui démontre que notre métier peut adopter un nouveau model avec une communication virtuelle, connectée qui prend le pas sur la relation face-à-face. Fort de ce constat, les fournisseurs du marché ont aussi suivi cette même démarche en proposant des parcours de souscription 100 % en ligne. Même si aujourd’hui, nous avons tous accompli un pas de géant, nous sommes loin de solutions optimisées et uniformisées.
Christophe Decaix : En termes d’activité, l’année 2020 a été source, dans sa première période, d’une très grosse activité de conseil auprès des clients du Cabinet, pour les rassurer dans un premier temps et pour leur proposer des arbitrages sur leurs placements. Les résultats de ces arbitrages ont été exceptionnels pour les clients qui ont suivi nos conseils.
La transformation du métier se traduit par le développement des rendez-vous en visioconférence, tout en maintenant quand même un rendez-vous physique, qui pour certains, se déroulera une fois cette crise sanitaire passée.
Autre point essentiel également, c’est de travailler maintenant à 100 % en souscription en ligne, y compris pour la signature de nos documents réglementaires. Nous avions les outils et les partenaires permettant cela, nous l’utilisons maintenant à 100 %.
L’accompagnement des partenaires porte essentiellement sur la digitalisation mais aussi sur les informations régulières à transmettre aux clients sur la situation de leurs placements en raison de la crise sanitaire.
Comment abordez-vous l’année 2021 ? et comment voyez-vous, pour votre activité, l’année 2021 ?
Stéphanie de Turenne : Nous abordons cette année avec prudence car nous devons faire face à l’incertitude de la Covid-19 et de son impact économique. Nous considérons que la crise aura des conséquences négatives sur certains acteurs et typologies d’actifs. Nous redoublons donc d’attention et suivons attentivement les différentes solutions proposées par le marché afin d’assurer la qualité des investissements que nous conseillons. Nos clients nous font d’ailleurs ressentir, plus que jamais, le besoin d’être conseillés et accompagnés face à la lecture particulièrement complexe des marchés. Le conseil reste, bien entendu, au centre de notre activité. Nous mettons, tout d’abord, au cœur de notre approche, la stratégie patrimoniale puis, celle du conseil en investissement qu’il soit financier ou immobilier avec, pour maître mot, la diversification.
Christophe Decaix : Pour 2021, notre métier de conseil sera encore plus sollicité et nous connaitrons à nouveau une année active en nouveaux contacts et en nouveaux clients. La crise doit être regardée comme une opportunité. Pour l’instant les marchés financiers ont été soutenus par l’afflux de liquidités qui ont été injectées par les banques centrales.
Cette situation va-t-elle durer ? Cela va dépendre d’un point actualité crucial, le succès ou non des résultats des vaccinations qui sont en cours.
Une chose importante aussi est la politique accommodante des taux d’emprunts, qui pour l’instant restent bas, ce qui favorise le marché de l’immobilier. Le changement de situation pourrait provenir de la mise en place d’une inflation dans les mois à venir, inflation qui aurait ses effets positifs à certains égards mais négatifs à d’autres. Il est donc important aujourd’hui pour les investisseurs qui ont un projet d’investissement dans l’immobilier de se lancer car les conditions d’aujourd’hui ne seront peut-être pas celles de demain.
Y-a-t-il des thématiques que vous souhaiteriez approfondir pour vos clients ?
Stéphanie de Turenne : Les thématiques sont connues du marché, elles sont notamment conjoncturelles. Par exemple, le contexte des taux bas ouvre une porte stratégique afin de se constituer un patrimoine. Il peut donc être intéressant de s’endetter pour s’enrichir afin d’obtenir une meilleure rentabilité ou profiter d’un effet de levier de son investissement. Une stratégie souvent favorable aux investissements dans la pierre dont l’analyse et le choix des placements sont déterminant. Par ailleurs, le diagnostic retraite et l’accompagnement personnalisé pour se préparer à la retraite est un sujet qui préoccupe de plus en plus nos clients. Ainsi, nous sommes amenés à proposer différentes solutions incluant de nouveaux dispositifs d’épargne comme le PER introduit par la loi PACTE.
Christophe Decaix : La thématique développée auprès de nos clients porte essentiellement sur la mise en place d’une stratégie patrimoniale visant à préparer et à améliorer leur future retraite. Deux grands axes pour arriver à réaliser cet objectif : l’investissement dans l’immobilier et les placements financiers.
En immobilier, le dispositif PINEL et l’acquisition d’un bien en nue-propriété permettront à chaque investisseur de se constituer un patrimoine immobilier qui sera source de revenus complémentaires pour plus tard ou de récupération d’un capital qui aura été constitué essentiellement avec la réduction d’impôts et les loyers perçus.
Sur les placements financiers, nous continuons de prodiguer nos conseils sur d’une part, l’assurance vie, la pierre angulaire que chaque personne doit détenir dans son patrimoine en raison de sa fiscalité avantageuse au-delà de 8 ans de détention, et d’autre part, le PER qui permet de se constituer une épargne retraite tout en réduisant ses impôts, pour percevoir à la retraite soit une rente soit le capital. L’avantage supplémentaire de ces deux axes préconisés à nos clients, réside dans la protection des proches :
– l’assurance décès invalidité en cas d’accident de la vie couvre votre financement pour l’achat d’un bien immobilier,
– et les placements financiers permettent de désigner des bénéficiaires qui dans l’assurance vie et le PER permettent de transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaires désignés.
Jean-Charles Naimi, journaliste indépendant