Nous avons tous cette impression que la vie, que les événements, que la technologie s’accélèrent. Ça va vite, ça va trop vite ! C’est le sentiment de millions de personnes face à la révolution numérique, pourtant prometteuse. Selon Michel Serres, elle aura des effets au moins aussi considérables qu’en leur temps l’invention de l’écriture puis celle de l’imprimerie. Aujourd’hui, à la vague informatique des années 1980 succède un tsunami numérique des usages, des nouvelles façons de travailler et de consommer, des nouveaux modèles d’affaires,… . La révolution numérique transforme les notions de temps et d’espace, bouleverse en profondeur nos sociétés industrialisées, nos modes de communications. Il ne s’agit pas d’un paradigme technologique, une évolution technique pour une évolution technique. La révolution numérique bouleverse les codes des sociétés contemporaines, remet en cause nos repères anciens, est source de tensions, mais est porteuse d’immenses opportunités, pour peu qu’on sache les saisir et innover.
Alors que les attentes des assurés évoluent très vite, notamment à cause de la présence d’entreprises comme Apple, Amazon, Facebook,…, il n’est pas toujours facile, pour les grandes organisations, dotées de systèmes lourds et rigides de s’engager significativement dans l’innovation. Cependant même si nos dirigeants constatent une accélération de la politique d’innovation pour leur entreprise, nous constatons que l’innovation est dans notre secteur, aujourd’hui essentiellement incrémentale, et reste, de plus, soumise à un passage à l’acte relativement long ! La résistance subsiste envers les véritables innovations « disruptives », car si tout le monde affirme aimer l’innovation, les progrès restent graduels, assez consensuels et les innovations disruptives sont en réalité souvent controversées et rejetées dès le départ.
3D, réalité augmentée ou virtuelle, tout tactile, géolocalisation, objets connectés, smart data, machine learning, deep learning, intelligence artificielle, blockchain, robots advisor, cloud, chatbots, … autant de technologies qui transforment nos vies professionnelles et personnelles, qui gomment la frontière entre vie privée et vie publique, qui désintermédient, qui connectent les objets, qui permettent aux machines à apprendre et à penser artificiellement. Ces technologies, dont l’utilisation dans la vie quotidienne paraîtra évidente dans quelques années, demandent aux entreprises de notre secteur, aujourd’hui, un véritable effort d’adaptation et d’imagination.
Mais les entreprises peuvent et doivent libérer la créativité, la pression du quotidien, l’organisation parfois trop rigide, le cloisonnement de l’information, … . Ouverture, curiosité, créativité, confiance, écoute, audace,… font plus pour la capacité d’une entreprise à se transformer que la compétence purement technique. Insufflé par les dirigeants, l’innovation devrait à ces conditions, dans le secteur de l’assurance, enfin générer des révolutions concrètes.
Jean-Luc Gambey
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