Selon l’enquête de Carte Blanche Partenaires et la Société Française de Télémédecine (SFT), moins de 10% des Français ont entendu parler de cette nouvelle pratique médicale par leur complémentaire santé ou un professionnel de santé !
Alors que la télémédecine a été pensée pour répondre notamment aux besoins des patients au cœur des déserts médicaux, cette dernière semble avoir du mal à sortir du stade de l’expérimentation pour véritablement s’installer comme un usage. Si presque un Français sur deux ne sait pas précisément en quoi elle consiste, le principal moyen d’information sur ce sujet reste les médias loin devant les acteurs de santé.
Carte Blanche Partenaires, la Société Française de Télémédecine (SFT), l’Université de Montpellier et son laboratoire MRM, en partenariat avec France Assos Santé et Formatic Santé ont réalisé une enquête auprès de 8 000 assurés pour mieux connaître la perception et l’intérêt des Français sur cette pratique médicale amenée à se démocratiser. « Notre mission en tant que plateforme de services santé est d’accompagner les assurés dans leur parcours de soins. Nous constatons que les attentes des Français en matière de télémédecine sont réelles bien qu’elles n’étaient pas à ce jour identifiées et formalisées. C’était tout l’objet de cette enquête. Nous pourrons désormais élaborer de futurs services en réelle adéquation avec leurs besoins et les sensibiliser aux enjeux de cette nouvelle pratique médicale », explique Jean-François Tripodi, Directeur général de Carte Blanche Partenaires.
Moins d’un Français sur cinq a une connaissance précise de la télémédecine
55% des Français sondés indiquent savoir en quoi consiste la télémédecine mais seulement 17,7% d’entre eux en ont une connaissance précise. Près de 3 sondés sur 4 ont entendu parler de la télémédecine par les médias. Seulement 8,7% par leur complémentaire santé et 5,2% par leur médecin/pharmacien.
Cela pose la question du rôle des acteurs et professionnels de santé dans l’information sur cette pratique médicale surtout que 98,7% des sondés n’ont pas encore utilisé la téléconsultation et 99,6% la télésurveillance.
Une appétence pour la télémédecine en milieu rural et urbain
La télémédecine a été notamment pensée comme une solution pour les habitants des déserts médicaux afin qu’ils puissent avoir accès plus facilement et rapidement à des consultations médicales.
Pour 40,5% des sondés, ce sont bien les personnes habitant en milieu rural qui peuvent être les plus intéressées par cette pratique mais ils sont encore plus nombreux à répondre que la télémédecine concerne tous les Français peu importe leur zone d’habitation (50,4%).
Téléconsultation : les Français prêts à sauter le pas de préférence avec leur médecin habituel
Etant donné que la téléconsultation est remboursée depuis la mi-septembre par l’Assurance Maladie (dans les mêmes conditions qu’une consultation classique), le gouvernement table sur 500 000 actes à distance réalisés en 2019 et jusqu’à 1,3 million à horizon 2021. Une majorité de Français (51,9%) se dit prête à recourir à la téléconsultation mais pour elle-même et seulement 18,6% pour leurs ascendants et 17,3% pour leurs enfants. Ce résultat semble traduire une volonté de tester le dispositif sur eux-mêmes avant d’y soumettre les autres membres de sa famille.
La téléconsultation est plébiscitée pour obtenir ou renouveler une ordonnance et/ou un conseil médical plus rapidement mais de préférence avec leur médecin généraliste ou spécialiste habituel. A noter également que les Français sont plus confiants à l’idée d’utiliser la téléconsultation avec un autre médecin généraliste pour obtenir ou renouveler son ordonnance qu’un conseil médical.
Plus précisément, 86,8% des Français interrogés se disent prêts à recourir à la téléconsultation pour obtenir ou renouveler une ordonnance avec son médecin généraliste (vs 66,1% avec un autre généraliste) et 73,3% avec son médecin spécialiste habituel (vs 69,8% avec un autre spécialiste).
Concernant la possibilité d’obtenir un conseil médical plus rapidement, c’est un « oui » à 89,6% avec son médecin généraliste habituel (vs 57,8% avec un autre généraliste) et à 82,2% avec son spécialiste (vs 60,3% avec un autre spécialiste).
La perte de contact humain : principal frein identifié au déploiement de la télémédecine
Pour une grande majorité, les risques sont en effet la perte de contact humain et de dialogue avec son médecin traitant ou spécialiste (61,1%) et l’obtention d’un diagnostic médical incomplet (57,6%).
Pour 42,1% des Français, ils sont également technologiques. En effet, par exemple, la téléconsultation se fait via un système de vidéotransmission et nécessite donc a minima un ordinateur avec une webcam et une connexion wifi si l’on souhaite consulter son médecin à domicile.
Méthodologie de l’enquête
Enquête administrée sur internet (par le biais des complémentaires santé) entre juillet et octobre 2018 auprès d’un échantillon de 8 050 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus et de catégories sociaux-professionnels différentes.