Catherine Touvrey, vous êtes Directrice Générale d’Harmonie Mutuelle et Directrice Assurance Protection Financière du Groupe VYV et vous avez accepté d’assurer la co-présidence du Jury des Trophées de l’Assurance 2018. Quelles sont les principales raisons qui vous ont fait accepter notre sollicitation ?
Cette initiative salue depuis 2001 le dynamisme d’un secteur jugé à tort suranné en démontrant la capacité des acteurs de l’assurance à se réinventer, à imaginer l’avenir.
A travers les projets présentés et primés, ces trophées montrent combien le secteur de l’assurance est au cœur de la vie des gens.
C’est l’occasion de soutenir l’innovation et l’intrapreneuriat au sein de nos organismes et continuer à en faire un secteur attractif pour les jeunes.
Vous déclariez récemment dans l’ouvrage Dessine-moi une mutuelle 2018/2018 « Harmonie Mutuelle, souhaite s’affirmer comme une « mutuelle 3.0 ». » Selon vous, quels sont les ingrédients majeurs voire la recette miracle de cette transformation ?
Il n’y a pas de recette miracle mais quelques principes guident cette transformation :
- Construire des écosystèmes de co-construction avec les parties prenantes de cette transformation. On le voit, les freins comme les solutions nous sont souvent soufflés par les salariés, les adhérents, les entreprises clientes…
- Centrer son action sur l’exemplarité et l’utilité de l’expérience client comme levier de confiance et de développement.
- Former en interne pour permettre le passage à l’échelle et la transformation. Cela nécessite d’accompagner ces évolutions auprès des salariés, en n’oubliant jamais de donner du sens !
- Définir une stratégie d’investissement claire et des stratégies d’alliances pour lui donner vie ! C’est aussi le sens des rapprochements dans notre secteur.
- Saisir les opportunités offertes par le numérique sans en faire l’Alpha et l’Omega de toute stratégie de croissance.
L’innovation est indispensable pour la transformation et la croissance d’une entreprise. Les dirigeants confirment, les entreprises du secteur de l’assurance innovent et doivent accélérer l’innovation, mais celle-ci peut générer de nombreux essais et échecs. Sachant que les idées les plus novatrices ont très souvent été suivies de nombreux échecs, l’échec ne doit-il pas être considéré comme un catalyseur de l’innovation ? Quelle est votre position sur ce sujet ?
L’échec peut être considéré comme un « catalyseur » de l’innovation dans le sens où il permet des améliorations salutaires. Par ailleurs, dans le monde actuel, l’échec est moins risqué que l’inertie.
Il est surtout opportun aujourd’hui pour les entreprises de définir un portefeuille d’initiatives stratégiques dans le cadre duquel un taux d’échec peut être fixé (15% par ex), permettant ainsi des trajectoires d’innovation dans une épure de risque acceptable pour l’entreprise.
Par ailleurs, on a le droit à l’erreur dans le cadre d’expérimentations, d’innovations. L’aviation a d’ailleurs connu bien des échecs de sombres machines volantes avant d’être le moyen de transport le plus sûr.
In fine, cette question est celle de la capacité d’engagement financier des acteurs sur le temps long et de leurs éventuelles contingences actionnariales.
Comment Harmonie Mutuelle accompagne-t-elle la transformation actuelle des usages et des comportements des Français ?
Nous accompagnons la transformation des usages de différentes manières.
Pour nos adhérents et entreprises clientes, à travers des innovations digitales dans nos métiers : prévention en ligne, téléconsultation, automatisation des flux ou mise en place d’une appli pour le suivi des remboursements. Et pour que la fracture numérique ne soit pas un frein à l’accès à la santé, 50 personnes en service civique guident et accompagnent l’évolution des usages notamment des plus âgés.
Mais il n’y a pas de transformation des usages sans celle des métiers. Nous accompagnons donc aussi nos salariés pour que cette transformation soit un succès pour tous.
Enfin, soucieux d’une utilisation responsable et éthique des données sensibles dont nous disposons, nous travaillons en collaboration avec nos adhérents et des spécialistes sur la question des données de santé dans le cadre d’une conférence de consensus qui se déroulera sur 2018-2019.
Plus généralement, le déploiement massif des technologies numériques participent à l’élaboration pléthorique de nouveaux scénarios et produisent une multitude de « fantasmes » dans notre secteur. Selon vous quels sont les principaux chantiers, les principales tendances à venir du secteur de l’assurance ?
- Des modèles plus prédictifs, préventifs, personnalisés et serviciels (intelligence artificielle, blockchain…)
- Des alliances entre acteurs de différents secteurs et de différente nature.
- Une excellence opérationnelle alliant automatisation des process à faible valeur ajoutée et repositionnement sur des activités où la dimension humaine restera clef.
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Les Trophées de l’assurance sont organisés par @LAMBIJOUEmma & @jeanlucgambey