Jacques des Courtils, écrivait hier pour Fil Social cet article que nous partageons avec vous.
« Simplicité, rapidité, tels sont les maîtres mots de l’assurance de demain », ainsi que le dira un intervenant [1] au Hub T Day Insurance 2018. Cette formule est partagée par Jean-François Ravache, qui gère la transformation digitale au sein d’Harmonie Mutuelle [2] , et Sylvie Langlois, directeur général de Ciprés Assurances. Il est vrai qu’il s’agit sans doute des mots les plus prononcés lors de cette troisième édition du Hub TDay Insurance ce 25 septembre. On pourrait y ajouter « agilité » et « expérience client » (« Il faut penser expérience client plutôt que risque » est une phrase entendue maintes fois ce 25 septembre.)
En somme, les assureurs gros ou petits, à buts lucratifs ou non, semblent découvrir que le but de leurs activités est la satisfaction et la réponse aux besoins de leurs clients ou adhérents.
De fait, ce n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est l’aide que peut apporter le digital et particulièrement l’utilisation des données pour assouvir plus rapidement cette ambition.
Jean-François Ravache et Sylvie Langlois, intervenant sur le thème des « nouveaux enjeux pour la prévoyance et l’assurance santé » ont pu donner quelques exemples de mise en œuvre de simplicité et de rapidité.
Deux exemples de simplification mis en place par Harmonie Mutuelle
Jean-François Ravache donne ainsi deux exemples mis en place par Harmonie Mutuelle.
Il est extrêmement difficile, voire impossible, dit-il, de donner en direct à un adhérent qui téléphone, le montant de son reste à charge après intervention de la mutuelle. Il faut pour cela connaître exactement la cotation des actes, le remboursement du régime obligatoire, la nature du contrat de l’adhérent, etc. Toutes choses qui demandent du temps et des recherches. Depuis septembre dernier la mutuelle peut donner immédiatement une simulation de ses remboursements. Les logiciels s’appuient sur les bases de données de données de la mutuelle pour donner une estimation véritablement fiable.
De même, depuis le début de l’année Harmonie Mutuelle propose aux entreprises d’une certaine taille (pour les trop petites cela poserait des problèmes de confidentialité : les personnes concernées seraient trop aisément identifiables) la possibilité d’analyser globalement la consommation des salariés. Les entreprises peuvent ainsi, si elles le souhaitent adapter leur contrat santé.
Abandonner l’inutile, c’est aller vers la simplicité
Sylvie Langlois, quant à elle, donne un exemple de « facilité » mis en place par l’entreprise qu’elle dirige. Rappelons que Ciprés Assurances, spécialisé en protection sociale des entrepreneurs, est le 2e courtier grossiste de France. En 2017, Ciprès Assurances a abrogé la sélection médicale en prévoyance pour les travailleurs non salariés et pour les très petites entreprises : pas de questionnaire médical donc avant la souscription. La seule question posée est de savoir si, au moment de cette souscription, la personne travaille ou non.
Le risque de voir se développer un effet d’aubaine, d’opportunisme, a été assumé. De fait, l’entreprise n’aurait constaté que 1% de hausse de sinistralité mais, dans le même temps, aurait doublé sa collecte dans ce secteur, d’où une mutualisation plus large. Selon Sylvie Langlois, il faut savoir qu’environ 50 % des TNS n’ont pas de contrat de prévoyance couvrant l’incapacité et l’invalidité.
Pratiquement, « quelle est la vraie valeur de la sélection médicale » dans ce domaine se demande Sylvie Langlois.
Jean-François Ravache va plus loin en demandant « quels sont vraiment les justificatifs dont on a besoin » pour la souscription d’un contrat.
En conclusion, et toujours en matière de simplification, il estime que « l’un des enjeux forts, c’est de simplifier les structures », pensant certainement à Harmonie Mutuelle, issue d’une longue série de fusion.
[1] Il s’agissait en l’occurrence d’Abel Morieux, directeur pour la France de AmTrust international, assureur américain spécialisé dans l’affinitaire. Abel Morieux intervenait dans une table ronde dédiée à ce thème.
[2] Jean-François Ravache se présente comme « PMO transformation digitale chez Harmonie Mutuelle ». PMO signifiant Project management office, que l’on pourrait traduire par bureau de gestion de projets.