Les réseaux de soins dont les services sont intégrés dans les contrats de complémentaires santé proposent un certain nombre de bénéfices aux assurés. Mais au-delà de leur métier de base (service de Tiers Payant, maîtrise des coûts), quel sera leur rôle dans l’avenir ? Doivent-ils faire évoluer leur métier ?
La réforme du RAC zéro interroge
La réforme sur le reste à charge zéro, dite « 100 % santé », qui comprendra des paniers de soins pris en charge à 100 % par la Sécurité Sociale et les complémentaires santé, inquiète les réseaux de soins notamment en optique. Pour Carte Blanche Partenaires, cette réforme est néfaste pour la filière lunetière française mais aussi pour l’économie locale. En effet, avec cette réforme du RAC zéro, le plafond de remboursement des montures de lunettes par les contrats responsables passerait à 100 € dès 2020, contre 150 € actuellement. Alors que selon Carte Blanche Partenaires, le prix de fabrication de montures Made In France (MIF) et Origine France Garantie (OFG) se situe actuellement entre 150 et 180 € pour les MIF et entre 250 et 300 € pour les OFG.
De ce fait, ces équipements ne pourront pas assumer le zéro reste à charge, et les assurés opteront pour des montures de moindre qualité pour pouvoir être intégralement remboursés. « Nous avons porté la problématique de l’abaissement du plafond de remboursement des montures auprès du Ministère qui s’est montré à l’écoute de nos alertes. Cela augure le début d’une réflexion commune sur l’Origine France Garantie pour maintenir l’activité des entreprises lunetières françaises » indique Jean-François Tripodi, directeur général de Carte Blanche Partenaires.
Mariane Binst, la directrice de Santéclair, autre réseau de soins, émet également certaines réserves sur cette réforme du zéro reste à charge. Elle regrette également la baisse du plafond de remboursement sur les montures, de 150 à 100 € : « Il va falloir expliquer aux salariés qu’au nom du RAC 0, ils auront 50 euros de reste à charge » déclare-t-elle. Pour autant, cette réforme ne remet pas en cause, selon Santéclair, le rôle des réseaux de soins : « Nous allons continuer à travailler et aurons de nouvelles opportunités : faire en sorte que le panier RAC 0 soit le plus qualitatif possible et que le panier libre soit d’un bon rapport qualité-prix. » La plateforme va être amenée à se recentrer sur des clients qui ont des exigences moyennes à haut de gamme : « Cela va nous permettre de continuer à travailler sur la qualité et l’évaluation de la performance. »
Cette réforme du Reste à Charge pourrait amener les réseaux de soins à faire évoluer leur métier.
Les réseaux de soins : être là au bon moment auprès de l’assuré
Pour Mariane Binst, la directrice de Santéclair, le rôle des réseaux de soins dans l’avenir doit aller au-delà de proposer des équipements au meilleur prix, en mettant en avant des parcours de santé personnalisés à l’assuré. La plateforme travaille désormais, au-delà du prix, sur deux autres axes : la qualité et les opportunités. L’idée est de définir « le bon moment pour aller sur le bon soin, il y a encore trop peu d’outils en ce sens et cela va beaucoup nous occuper », déclare la directrice de Santéclair. « Nous sommes un outil d’ajustement microéconomique, avec une connaissance fine des besoins et de la rentabilité selon les métiers et leurs segments. Ce que nous faisons, l’Etat ne peut pas le faire. Nous sommes également un outil d’individualisation des parcours, car tout le monde n’a pas les mêmes besoins, ainsi qu’un outil d’innovation », conclut Marianne Binst.
Les réseaux de soins : aller au-delà du rôle de payeur
Nous touchons là tout l’enjeu de l’avenir des réseaux de soins, l’évolution de son métier. Les réseaux de soins doivent aller au-delà de leur métier de base qui était la mise en place de services de Tiers Payant pour dispenser l’assuré d’avance de frais. A présent, l’objectif pour les réseaux de soins est d’apporter des services personnalisés aux assurés dans un contexte de standardisation des offres de complémentaires santé. Analyse de devis, coaching santé…, les réseaux de soins devront dans l’avenir faire évoluer leur métier et être accompagnateur du parcours de santé de l’assuré en lui proposant de plus en plus de services personnalisés.
L’avenir des réseaux sera d’ailleurs abordé, par Jean-François Tripodi, le 25 septembre prochain lors de la 3ème édition du TDAY Insurance.