Alors que la directive sur la distribution d’assurances (DDA) entrera en vigueur dans la plupart des pays de l’Union Européenne le 1eroctobre 2018, il est temps pour les professionnels de l’assurance de se mettre en conformité. Celle-ci viendra se substituer à la directive précédente sur l’intermédiation en assurance (DIA). En effet, la DIA posait déjà les bases d’une règlementation commune aux intermédiaires d’assurance. Néanmoins, les compagnies d’assurance pratiquant la vente directe aux clients n’étaient pas concernées. C’est ce que propose de faire aujourd’hui la DDA. Cette nouvelle directive doit définitivement être envisagée comme une source d’opportunités et d’innovation, tout comme la Gouvernance et la Surveillance Produits (POG).
Tout d’abord pour les assureurs, il sera essentiel de placer la gouvernance et la surveillance des produits d’assurance au sein de leur stratégie de mise en conformité avec la DDA. Une approche de la POG résolument européenne permettra d’élargir l’assiette des données produits et de mettre en commun les expertises et expériences. Il en résultera des cycles d’innovation plus courts et des produits d’exception aux épreuves d’une clientèle française évoluant – elle-même – au sein du Marché Unique et à l’échelle l’internationale.
Il est peu probable que l’offre produits soit bridée par l’arrivée de la DDA, même si cela n’exclue pas un travail possible de refonte des produits, à l’instar des expériences déjà réalisées aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
En effet, la DDA invite les assureurs et autres concepteurs de produits à renforcer leurs liens et leurs échanges. La vraie spécificité de cette directive est son périmètre d’application puisqu’elle concerne tous les acteurs de la commercialisation de produits d’assurance (compagnies d’assurance, courtiers, réseaux indépendants…). Afin de répondre à ce nouveau cadre légal, le flux d’information entre les concepteurs et le/les points de vente prendra une importance grandissante. C’est pourquoi les compagnies d’assurance vont continuer à distribuer des produits directement aux clients, tout en travaillant main dans la main avec les réseaux intermédiaires pour mieux comprendre les besoins des clients finaux.
De cette manière, la transformation initiée par la DDA entraine un changement de paradigme qui consiste à passer d’une réglementation basée sur la personne (assureurs ou intermédiaires), incarnée par la DIA, à une réglementation basée sur la fonction (concepteur et/ou distributeur).
Le bouleversement culturel provoqué par la mise en place de la DDA nécessitera certainement un temps d’adaptation avant de pouvoir se normaliser. Nous assisterons probablement à une clarification du cadre législatif et réglementaire, ainsi qu’à une certaine standardisation au sein de l’industrie.
Si l’émergence de nouvelles formes de collaboration entre assureurs et intermédiaires prend du temps à s’établir, elle constitue néanmoins une formidable source d’opportunités.
En adoptant une approche normalisée à travers l’Europe pour Hiscox, nous facilitons la mise en commun d’expériences et élargissons notamment l’assiette des données produits. D’ailleurs l’harmonisation normative sera-t-elle nationale ou davantage européenne ?
Par Jean-Yves Litampha, Compliance Manager chez Hiscox Europe