Saïd Fard, Secrétaire Général du SNSA (Syndicat National des Sociétés d’Assistances), a répondu à nos questions pour nous expliquer le rôle du SNSA et des assisteurs sur ce sujet.
Le bouton d’appel d’urgence eCall est obligatoire en Europe sur tous les nouveaux véhicules commercialisés depuis le 1er avril. En cas d’accident grave ou de déclenchement via un bouton installé dans le véhicule, l’eCall appelle automatiquement un numéro d’urgence et envoie la position géographique du véhicule à une plate-forme de traitement. Grâce à ce dispositif, les secours arrivent plus vite sur les lieux de l’accident et en atténuent les conséquences. En France, ce sont les assisteurs qui sont en charge de la mise en place de ce système d’appels d’urgence.
Au niveau français, les pouvoirs publics ont délégué la mise en œuvre du système d’appels d’urgence (eCall) aux sociétés d’assistance. Quel est le rôle du SNSA pour mettre en place ce système d’appels d’urgences ?
Les sociétés d’assistance opèrent via la plateforme eCall 112 mise en place par le SNSA (opérationnelle 24h/24h). Le SNSA est au centre de l’eCall en France. Il regroupe non seulement les sociétés d’assistance qui gèrent les appels de l’eCall 112, mais est depuis 2003 au cœur du sujet au niveau du parlement européen. La plateforme française est une plateforme mutualisée, gérée par le SNSA et financée par les sociétés d’assurance françaises.
Qu’apporte le SNSA en termes de valeur ajoutée dans la gestion de ce système d’appels d’urgences ?
En termes de valeur ajoutée, le SNSA apporte trois choses :
1/ La mise en place d’une plateforme « unique et évolutive » qui allie la technologie à l’humain. Cette plateforme qui a fait l’objet de plusieurs années de recherche et de travail a été possible grâce aux moyens technologiques du SNSA, et à son partenariat avec les sociétés d’assurance françaises. Rappelons en effet que ces dernières jouent depuis de nombreuses années un rôle essentiel dans la sécurité et la prévention routière.
2/ L’expertise et l’expérience des sociétés d’assistance dans le traitement de l’appel d’urgence opéré par elles depuis plus de 15 ans en Europe avec le TPS eCall. Cette expérience a permis de concevoir une plateforme sur-mesure qui répond aux besoins réels de l’automobiliste en fonction de la situation.
3/ La flexibilité. En fonction de l’évolution des appels eCall, le SNSA, représentant de la profession sera à même de déterminer le seuil à partir duquel d’autres sociétés d’assistance membres seront également actrices de ce projet. Aujourd’hui 2 sociétés d’assistance traitent l’eCall.
Rappel de la spécificité française de l’eCall 112 :
Le système français permet non seulement de filtrer les appels qui relèvent de l’urgence et donc de désengorger les services de secours, permettant ainsi une meilleure réactivité, mais donne également la possibilité à l’automobiliste d’être mis en relation avec son assisteur. Là encore, l’expérience des sociétés d’assistance et les situations réelles gérées par les chargés d’assistance ont été essentiels pour concevoir une plateforme rassurante et efficace qui réponde aux besoins d’une personne victime d’un accident.
Actuellement, quel pourcentage du parc auto est équipé en eCall ? Quelle montée en régime envisagez-vous ? Quelles sont les projections à 5 ans ?
Il est encore trop tôt pour faire un bilan de l’équipement sur le marché. Il convient de rappeler que l’obligation de cet équipement ne concerne que les nouveaux modèles sortis depuis début avril.
Nous estimons à 30 000 le nombre d’appels à traiter pour la première année 2018, 150 000 en 2019 et 400 000 en 2020. En 2028, 1 véhicule sur 2 devrait être équipé du dispositif eCall.
Le parc moto est-il concerné par ce système ? Si oui à quel rythme ? Si non pourquoi ?
Non. A ce stade, la réglementation ne couvre pas le parc moto. Les pouvoirs publics n’ont pas encore communiqué sur cet aspect.
Le eCall fonctionne-t-il de manière homogène sur tout le territoire français (DOM-TOM…) ? Comment résoudre le problème des zones blanches ?
Oui. Le dispositif couvre tout le territoire national. A ce jour, l’eCall ne peut fonctionner que dans les zones où l’appel téléphonique passe.
Au niveau de l’assurance, la mise en place de l’eCall va-t-elle avoir des conséquences sur le nombre de sinistres gérés par les assureurs ? Si oui comment ?
Le dispositif eCall n’a pas pour vocation de diminuer le nombre d’accidents mais, par une intervention rapide des services d’urgence en cas d’accident, grâce au filtrage des appels, de baisser le nombre de morts et de limiter la gravité des blessures.
Jean-Luc Gambey
Compte Twitter
Compte LinkedIn