Pour les Français, dans un contexte de crise du pouvoir d’achat, la gestion de leur argent et de leur budget est une priorité essentielle. Dans ce sens, la startup Bankin’ a développée une application pour permettre la gestion de son argent. Nous nous sommes entretenus avec Joan Burkovic, Co-founder & CEO de Bankin’.
Alors qu’est-ce que Bankin’ ? Et comment est né le projet ?
Bankin’ est une application mobile gratuite (disponible sur Apple Store et Google Play) qui simplifie et clarifie la gestion d’argent au quotidien. Elle offre une vue intelligente sur les comptes bancaires et les postes de dépenses (catégorisation automatique) ainsi que sur les budgets mensuels. Elle permet également d’effectuer des virements et de piloter plus efficacement son argent grâce au coach digital intégré à l’application. Le coach permet par exemple d’anticiper le solde de fin de mois, alerte sur des situations à risque, propose des solutions d’optimisation de l’épargne et divulgue des conseils de bonnes pratiques de gestion. Si Bankin’ est capable d’agréger plusieurs comptes de banques différentes, l’application s’adresse aussi aux détenteurs de comptes dans une seule banque (environ 65% de nos utilisateurs). L’ambition de Bankin’ est d’offrir à chaque européen le premier conseiller personnel et digital pour gérer facilement son argent. L’application est connectée à plus de 350 établissements bancaires en Europe et disponible en France, UK, Espagne et Allemagne. Nous rassemblons plus de 2 millions d’utilisateurs à travers l’Europe.
Le projet a été lancé en 2011 avec mon associé Robin Dauzon. Nous avons créé Bankin’ quand nous étions encore étudiant car nous avions des difficultés à gérer notre argent. Nous souhaitions simplement créer une innovation qui nous facilite la vie. Et le succès a été immédiat car cette difficulté est partagée par nous tous. Tout le monde éprouve plus ou moins de difficultés à bien (ou mieux) gérer son argent, et notre application répond parfaitement à ce besoin.
Quels sont les parcours des créateurs de cette startup ?
Avec Robin Dauzon, je suis co-fondateur de Bankin’, nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l’ESSEC et y avont lancé le projet de Bankin’ en 2011. L’aventure Bankin’ est ma première expérience professionnelle, après mon cursus en école de commerce à l’ESSEC. En parallèle, j’ai co-fondé France Fintech ainsi que le groupement des agrégateurs bancaires Européens (European AIS Federation) et l’alliance fintech Européenne (the « Future of European Fintech » alliance) qui ont pour ambition de favoriser l’émergence d’acteurs Fintech Européens de premier plan et la création d’un contexte légal favorable à l’innovation. J’en suis aussi le porte-parole. Robin Dauzon est quant à lui diplômé de l’Epita et de l’ESSEC.
Quels sont vos produits/services et quelle(s) innovation(s) apportez-vous aux « assurés » ?
Notre produit se résume à l’application mobile dans laquelle nous intégrons fonctionnalités et innovations :
– Vue intelligente des postes de dépense et des budgets – catégorisation automatique des dépenses, visibilité globale des comptes courants et comptes d’épargne, accès à l’historique illimité
– Agrégation d’un ou plusieurs comptes bancaires
– Coach digital – prévision des soldes de fin de mois, alertes sur les situations à risques, accompagnement pour épargner mieux et d’avantage, calcul des frais bancaires réels, conseils au quotidien…
– Fonctionnalité de virement de compte à compte et vers des comptes tiers avec une expérience unique et intelligente (notamment avec la suggestion de virement lorsqu’un risque de découvert bancaire est détecté et pour épargner.)
– Quelques options supplémentaires sont proposées en version payante : connexion à des comptes pro, création de ses propres catégories de dépense, export des données.
Concernant les assurés :
– Notre application s’adresse en premier lieu à toute personne qui souhaite mieux gérer et contrôler ses comptes bancaires et d’épargne plus que ses contrats d’assurance. Cependant, nos utilisateurs peuvent suivre le détail de l’évolution de leur assurance vie, PEA et crédit immobilier.
Quel est votre business model ? Avez-vous fait ou allez-vous faire une demande de levée de fond ?
Notre avons adopté un modèle d’application freemium (95% des fonctionnalités gratuites). Nous prenons une commission si un deal est conclu avec l’un de nos partenaires :
- Nos utilisateurs peuvent amorcer une ouverture de compte chez ING Direct, Fortuneo, Monabanq, BForBank (classées aux 1ères places de notre classement des banques).
- Concernant les propositions d’aide à l’épargne, notre coach digital suggère les solutions d’épargne de la fintech Yomoni.
Nos partenaires sont notamment choisis selon la qualité de leurs produits et l’expérience utilisateur digitale proposée. Enfin, nous mettons à disposition nos technologies de connexions bancaires et de traitement de l’information aux entreprises (banques, acteurs du crédit, éditeurs de logiciels comptables et de trésorerie, fintech et institutions financières) sous la marque Bridge et à travers l’utilisation de notre API.
Au niveau du financement, en 2013, nous avons levé 400 000 € puis 1M € en 2015 auprès de Business Angel. Et en 2016, nous avons bouclé une nouvelle levée de 7M € auprès des fonds d’investissement qui partagent notre vision. (Soit un total de 8,4M €)
Quels sont vos objectifs à court terme ?
Nous allons poursuivre l’enrichissement de notre coach digital afin qu’il puisse conseiller et orienter nos utilisateurs sur de nouveaux aspects financiers (renégociation du crédit immobilier, assurances des personnes et des biens…).
Qu’attendez-vous des acteurs du secteur de l’assurance ?
Je pense que le point clé du secteur est la digitalisation « mobile first » des parcours de souscription et des relations entre clients / fournisseurs d’assurances. Par conséquent, j’attends des acteurs qu’ils fournissent de très bonnes expériences clients sur l’ensemble des parcours digitaux attendus par leurs clients et partenaires, avec un focus très particulier sur les usages mobiles.
Quel message adresseriez-vous aux décideurs du secteur de l’assurance ?
Il y a de plus en plus de plateformes digitales et internationales qui captent une partie de la relation de millions de clients. Ces plateformes sont une formidable opportunité pour les acteurs de l’assurance d’acquérir de nouveaux clients et d’interagir avec eux au quotidien. La clé est d’obtenir une expérience utilisateur fluide entre ces plateformes et leurs partenaires du secteur de l’assurance afin de distribuer et de faire vivre de manière intelligente les produits d’assurances au plus près des besoins clients. L’intégration technologique (via des API notamment) et la big data en sont les pré-requis.
Jean-Luc Gambey
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