Arrêtons-nous, un instant, sur l’acte d’achat d’assurance. La commoditisation des offres d’assurance, tendance qui s’opère depuis plusieurs années, accentuée par certaines évolutions réglementaires et comportementales peut avoir des effets majeurs générant une transformation de la distribution de certains produits/services d’assurance. Une des conséquences de la commoditisation de certains produits d’assurance est un transfert massif et implicite de la souscription de l’offre d’assurance auprès de tiers « distributeurs ». Ainsi l’acte d’achat de certains produits d’assurance encore B to C, pourrait irrémédiablement et majoritairement basculer en vente B to B to C. Bon nombre de situations, déjà, font que le choix de l’offre d’assurance est « déléguée à un tiers, par exemple : contrat complémentaire santé et prévoyance en entreprise, assurance intégrée sur contrat voiture en LDD ou contrat Autolib, location d’appartement avec MRH choisie par le bailleur, assurances intégrées aux cartes privatives, assurances voyages,…. . Les exemples seront de plus en plus nombreux, et nous ne pouvons que constater que l’assuré final, sera de fait de moins en moins l’acheteur du contrat d’assurance !
Permise par l’essor des nouvelles technologies, par les besoins de simplification souhaités par les clients et la banalisation des offres, la disruption de la distribution s’emballe et s’atomise vers de nouveaux acteurs : pour ne citer qu’eux, Orange et les bureaux de tabac vendent de la banque, la SNCF, challengée sur le transport, se développe sur le secteur de l’assurance, Zenefits, déploie massivement auprès des entreprises, un service de cloud gratuit pour des fonctions RH et gagne de l’argent en intégrant l’achat d’assurance par l’entreprise, les exemples sont multiples.
Ainsi sous fonds de révolution numérique, d’appétit de nouveaux entrants, d’accélération des transformations et de commoditisation des offres d’assurance, la distribution d’assurance s’engage probablement dans une transformation qui peut rapidement créer de véritables opportunités mais aussi de très lourdes menaces pour certains acteurs historiques, trop statiques.
Contact : Jean-Luc Gambey
Compte Twitter
Compte LinkedIn