Vous êtes l’auteur de l’ouvrage : « Innover ou Disparaitre : le Lab pour remettre l’innovation au cœur de l’entreprise » ? Quel diagnostic faîtes-vous concernant l’innovation dans l’assurance ?
Nous sommes dans une période où les technologies (santé connectée, maison connectée, voiture connectée) sont des opportunités pour innover, je ressens véritablement une volonté des acteurs d’innover.
Vous avez créé une méthode baptisée LISH concernant le processus d’innovation, pouvez-vous nous d’écrire cette méthode ?
La méthode LISH explique comment innover, et repose sur quatre piliers :
- L : Il faut mettre en place un Lab qui permet d’expérimenter de nouveaux concepts.
- I : Pour Ideation, car il faut développer de la créativité et des idées en s’ouvrant sur l’extérieur avec la mise en place de partenariats avec des écoles, des startups…
- S : Concernant les startups, il ne faut pas en avoir peur, ne pas craindre l’ubérisation, mais s’en inspirer avec des méthodes comme le test and learn.
- H : Humain, sans l’humain nous ne pouvons pas évoluer, il faut impliquer l’ensemble des salariés dans l’innovation. Le top management doit être exemplaire pour montrer que les erreurs dans le processus d’innovation ne sont pas sanctionnées. Il faut se tromper pour réussir.
Dans votre ouvrage, vous déclarez que le Lab permet « d’oser expérimenter les services de demain. » Pouvez-vous développer cette idée ?
Je pense que là où il y a des inconnues (technologies, business model, manière de tarifer un nouveau service), les méthodes de gestion de projets industriels classiques sont inadéquates. Il faut imaginer l’innovation par de l’expérimentation en allant présenter très rapidement des concepts au client. Je pense donc que par le Lab et par cette devise « oser expérimenter les services de demain », il faut poser un cadre protecteur qui permet à l’innovation qui est d’abord une idée de se développer même si elle peut paraitre déviante au départ. En effet, en innovant en mode startup, on ne met pas en danger la pérennité de l’entreprise.
Quelles tendances voyez-vous dans le futur en terme d’innovation ?
Il y a de multiples tendances comme l’omni-canal, l’expérience client, l’intelligence des objets, l’IOT, la blockchain… Je pense que l’intelligence artificielle sera un vrai levier de transformation de l’entreprise via des outils comme les chatboat. Au niveau des grandes tendances, il est important de noter que le positionnement de l’assureur changera. Aujourd’hui, l’assureur gère des sinistres, demain avec les objets connectés, il y aura la possibilité de multiplier les points de contacts qui permettront à l’assureur d’être présent en termes de prévention, de conseil, s’il acquiert une légitimité sur ces sujets. Il faudra donc inventer de nouveaux services. Je crois également que la structure du marché va changer, certains acteurs font aujourd’hui 60% de leur chiffre d’affaires sur l’auto, avec le développement des voitures autonomes, cette part pourrait chuter. Les assureurs vont donc devoir se réinventer au-delà du simple service.
Revenons quelques instants sur le TDAY. Quel bilan faites-vous du TDAY ?
Un événement comme le TDAY a un côté inspirationnel, mais aussi de confirmations de tendances. Par exemple, la data ne s’utilise pas seulement dans la relation client, mais aussi dans la gestion RH. Il faut bien prendre conscience que la transformation concerne toute l’entreprise, et est avant tout un enjeu culturel.
Propos retranscrit de l’interview Periscope Live de OLIVIER LABORDE – NATIXIS ASSURANCES – DIRECTEUR DE L’INNOVATION ET DE LA TRANSFORMATION DIGITALE – pour le HUB-TDAY Insurance des 7 et 8 juin 2017.
Jean-Luc Gambey
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