Dans un monde où il devient de plus en plus difficile de réaliser une transaction sans s’exposer à un risque et sans qu’une trace de l’opération en question soit conservée sous forme numérique, le concept de blockchain devrait apporter une véritable bouffée d’air frais.Pour schématiser, une blockchain (ou chaîne de blocs) est une base de données distribuée qui gère une liste étoffée en permanence, d’enregistrements appelés blocs. Chaque bloc est horodaté et relié à celui qui le précède ; tous les blocs étant liés les uns aux autres et chiffrés au moyen d’un procédé cryptographique, il n’existe aucun point de défaillance central et cette structure est ainsi mieux armée pour résister aux attaques malveillantes.
La blockchain est, à dessein, intrinsèquement protégée contre la modification des données qui, une fois enregistrées, ne peuvent être remaniées à posteriori. La blockchain peut être assimilée à « un grand livre comptable public décentralisé, accessible à tous, répertoriant efficacement les transactions entre deux parties via des écritures vérifiables et ineffaçables ».
Imaginée à l’origine pour des transactions financières par l’intermédiaire d’un tiers de confiance (comme une banque), la technologie blockchain bouleverse aujourd’hui d’autres marchés, encore plus vastes, où « l’intermédiaire » ressemble sans doute davantage à un réseau ou un méga-système propriétaire.
Quoi qu’il en soit, sur le marché de l’assurance-crédit, la rupture créée par la blockchain a reçu un accueil mitigé. Les acteurs redoutent en effet que cette technologie, de par sa structure, offre tous les mécanismes de sécurité indispensables aux opérations de crédit, limitant dès lors le rôle de l’assurance-crédit ; mais cette crainte est-elle véritablement fondée, ou ne traduirait-elle pas davantage une peur du changement ?
Voir la chronique intégrale de Jérôme Pezé