Concepteur de l’Observatoire des Stratégies Innovation en Assurance, outil destiné aux professionnels de l’assurance, Jean-Luc Gambey répond à quelques questions.
A la lecture des résultats, nous avons l’impression que l’innovation s’impose véritablement ?
Jean-Luc Gambey : Depuis longtemps, les entreprises du secteur de l’assurance ont mis l’innovation au rang de leurs priorités. Les assureurs sont plus que convaincus qu’elle est une priorité pour le secteur et qu’elle deviendra de plus en plus importante. 100% des décideurs jugent que l’innovation est un enjeu important pour le secteur de l’assurance et surtout 82,2% des décideurs constatent d’ailleurs une accélération significative de la politique d’innovation sur le secteur, pour accroître leur compétitivité, pour répondre à de nouveaux besoins, pour s’adapter à de nouvelles exigences. Aujourd’hui, les assureurs sont formels, l’innovation est un enjeu stratégique et surtout une priorité majeure pour leurs entreprises, l’accélération et l’intensification de l’innovation étant essentiellement liées aux exigences et aux comportements du client.
Concernant les objectifs de l’innovation, la différenciation est l’objectif prioritaire, quelle est votre réaction spontanée ?
Jean-Luc Gambey : c’est exact, mais un chiffre est très significatif, 75,9 % des décideurs estiment qu’il est très important que l’innovation permette de créer ou d’améliorer les offres/services. D’ailleurs, une remarque partagée par le plus grand nombre, les assureurs doivent s’engager avec détermination dans la proposition d’offres/services innovants, différents et adaptés aux profils et besoins très spécifiques des clients.
Le client final a t’il un rôle à jouer dans l’innovation ?
Jean-Luc Gambey : L’innovation qui nait naturellement grâce aux talents présents dans l’entreprise doit d’ailleurs s’inscrire, dans la mission de chaque collaborateur. Dans cette enquête, les ressources externes à l’entreprise (assurés, startups) ne sont pas rejetées, mais étonnement, leur implication paraît moins nécessaire aux yeux des décideurs. Cependant si l’entreprise est massivement impliquée, le soutien externe grâce à différents processus doit être utilisé. L’open innovation et les plateformes collaboratives en ligne peuvent être déployées afin de décloisonner le processus d’innovation. Si l’innovation nécessite un processus collectif impliquant les principales fonctions de l’entreprise, le déploiement doit s’accompagner d’une démarche alimentée par des échanges et des données externes.
L’innovation s’accélère, donc tout va bien ?
Jean-Luc Gambey : Les décideurs du secteur sont formels, l’innovation, enjeu stratégique, est devenue une priorité majeure, une nécessité économique. Cela se traduisant par une volonté d’accélération de la politique d’innovation des entreprises. Cependant l’innovation est néanmoins soumise, selon cette 1ère enquête, à un passage à l’acte relativement long (plus d’un an) et pour 56,7% des décideurs, à une nécessité systématique de retour sur investissement ! J’aime souvent citer cette phrase de Woody Allen « Si tu n’échoues pas de temps à autre, c’est le signe que tu ne fais rien de très innovant ». Il va falloir organiser l’entreprise pour que le rythme de l’innovation s’accélère et éveiller certaines consciences pour libérer l’innovation de quelques contraintes de rentabilité systématique et court-termiste.