L’économie du partage désigne généralement les nouveaux modes de « consommation » permettant de partager entre consommateurs l’usage ou la consommation de biens, équipements ou services. Le partage ou prêt peut être gratuit ou payant. Cependant, qui saurait donner une définition unique de l’économie du partage. Au sens large, le terme recouvre “tout système socio-économique reposant sur le partage d’actifs humains et matériels”, indiquait le magazine Forbes.
La spécialiste Rachel Botsman préfèrant la circonscrire au “partage d’actifs sous-utilisés” comme des appartements, des voitures ou même des compétences. Il est à préciser que bons nombres d’experts pensent que l’économie du partage est une économie de l’attente du retour au plein-emploi et de la sortie de crise, et que ce modèle n’est pas un choix mais une contrainte !
Il est nécessaire de rappeler que peu de ce que nous appelons «économie du partage» est du partage au sens « désinteressé » du terme. Rien de grave en soi, si ce n’est qu’il s’agit d’un terme dont nous sommes tous tentés d’abuser. Mais, la formulation ne continue t’elle pas de nous tromper ?
Parler plutôt de consommation ou d’économie collaborative ?
Terme inventé en 1978 par M. Felson et J. L. Spaeth , la consommation collaborative, elle, désignait à l’origine, les « événements dans lesquels une ou plusieurs personnes consomment des biens ou des services économiques dans un processus qui consiste à se livrer à des activités communes ». Le développement des technologies numériques et des plateformes collaboratives assimilées au Web 2.0 faisant renaître des comportements de consommation centrés sur l’accès, la mise en commun et le partage de biens et de services. Le terme économie collaborative est employé par OuiShare depuis début 2012 et recouvre une grande variété de thématiques, de formes d’entreprises et de modèles économiques. Le point commun de ces initiatives, et le point de départ de la définition chapeau de l’économie collaborative, est le caractère P2P (pair à pair) des systèmes mis en place. Rappelons néanmoins qu’une des principales contributions est qu’elle « transmet une culture de l’utilisation efficace des biens durables ».
N’est-ce pas finalement qu’une nouvelle économie de la location ?
On peut questionner le fait de rassembler sous la même bannière de l’économie du partage ou de l’économie collaborative, des acteurs comme Airbnb qui lève des centaines de millions de dollars sur un modèle capitalistique on ne peut plus classique, et des projets ouverts, contributifs à valeur et/ou propriété partagée ! Certains se présentant même comme des « communautés » alors qu’elles sont en fait des « places de marché ».
La nécessité de transparence, me semble t’il, est de les distinguer et probablement, dans l’intérêt collectif, à « séparer » les entreprises à but lucratif des autres. Elles ne partagent pas de la même façon et les capacités de décisions et revenus sont répartis différemment entre les propriétaires et les autres… .
Contact : Jean-Luc Gambey
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