L’essor des nouvelles technologies crée un contexte favorable à l’innovation et à la disruption, l’assurance et l’ensemble de son écosystème n’échappant pas à cette tendance de fond. Jean-Hervé Lorenzi, Président du Pôle de compétitivité mondial FINANCE INNOVATION et Président du Cercle des économistes précisait d’ailleurs récemment « comme tous les secteurs clés de la Finance, l’Assurance est en pleine mutation. »
Sous nos yeux, se déploient de multiples mutations !
La chaîne de valeur « classique » du secteur de l’assurance intègre de nouveaux services en amont, pendant et en aval du risque dans un objectif d’accompagner l’assuré de façon encore plus rapide, efficace et véritablement personnalisée. Certains de ces services étant apportés par les acteurs historiques de notre industrie et désormais par une multitude de nouveaux entrants. L’analyse des risques peut désormais être encore plus personnalisée et dépendre également du comportement individuel de l’assuré (Pay how you drive) et ainsi, avoir pour conséquence de réajuster le principe historique de la mutualisation des risques. D’autres façons d’être assuré émergent également aujourd’hui et permettent de développer le principe d’assurer l’usage d’un bien et plus uniquement sa propriété.
La disruption de la distribution s’emballe ?
Si nous nous arrêtons, un instant, sur l’acte d’achat d’assurance, la commoditisation de certains produits d’assurance, tendance qui s’opère depuis plusieurs années, accentuée par certaines évolutions réglementaires et comportementales peut avoir des effets majeurs développant également une transformation de la distribution de produits/services d’assurance. Une des conséquences de la commodotisation de certains produits d’assurance est un transfert massif et implicite de la souscription de l’offre d’assurance auprès de tiers distributeurs. Ainsi l’acte d’achat de certains produits d’assurance encore B to C, pourrait irrémédiablement et majoritairement basculer en vente B to B to C. Bon nombre de situations délèguent déjà le choix de l’offre d’assurance à un tiers, par exemple : contrat complémentaire santé en entreprise, prévoyance collective, assurance intégrée sur contrat voiture en LDD ou contrat Autolib, location d’appartement avec MRH choisie par le bailleur, assurances intégrées aux cartes privatives, assurances voyages,…. . Les exemples seront de plus en plus nombreux, l’assuré final, étant de fait de moins en moins l’acheteur !
Au-delà de ce constat, alors que les bureaux de tabac vendent de la banque, qu’Orange va lancer sa propre banque, que la SNCF, challengée sur le transport, se développera sur le secteur de l’assurance, Zenefits, aux USA, déploie massivement le freemium et offrent, aux entreprises, un service de cloud gratuit pour des fonctions de ressources humaines et gagne de l’argent en intégrant l’achat d’assurance par l’entreprise.
Sous fonds de révolution numérique et d’évolution des business models, la distribution d’assurance s’engage probablement dans un mouvement qui va créer des opportunités mais aussi des menaces pour les acteurs historiques. En tout état de cause, l’industrie de l’assurance est en mouvement et est engagée dans cette révolution numérique.
Contact : Jean-Luc Gambey
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